Détroit de TaïwanDes «avions et navires de guerre» chinois ont franchi la «ligne médiane»
Le ministère taïwanais de la Défense a dénoncé vendredi des exercices militaires «hautement provocateurs».
Taïwan a fustigé vendredi son «voisin malveillant» au deuxième jour des plus grands exercices militaires jamais organisés autour de l’île par la Chine, insensible aux protestations outrées des États-Unis et de leurs alliés. Des «avions et navires de guerre» chinois ont franchi la «ligne médiane» du détroit de Taïwan, qui sépare l’île de la Chine continentale, a affirmé vendredi le ministère taïwanais de la Défense, dénonçant des exercices militaires «hautement provocateurs». «À partir de 11 heures, de multiples groupes d’avions de guerre et de navires de guerre chinois ont effectué des exercices autour du détroit de Taïwan et ont franchi la ligne médiane du détroit», a indiqué le Ministère de la défense dans un communiqué.
Salve de missiles
Le gouvernement taïwanais a également indiqué que l’armée chinoise avait lancé 11 missiles balistiques de classe Donfeng «en plusieurs salves». Le Japon en a dénombré neuf, dont quatre «auraient survolé l’île principale de Taïwan». La chaîne publique CCTV a affirmé que des missiles chinois avaient même survolé Taïwan pour la première fois.
Le Ministère de la défense de Taïpei n’a toutefois pas confirmé la trajectoire des projectiles, en «considérant que l’objectif principal du lancement de missiles par le PCC (Parti communiste chinois) est de nous intimider et dans le but de protéger les capacités de renseignement, de surveillance et de reconnaissance de l’armée», selon un communiqué.
«Nous ne nous attendions pas à ce que le voisin malveillant fasse étalage de sa puissance à notre porte, et mette arbitrairement en péril les voies navigables les plus fréquentées du monde par ses exercices militaires», a déclaré à la presse le Premier ministre taïwanais, Su Tseng-chang.
Exercices jusqu’à dimanche
Pékin a tiré jeudi des missiles balistiques et déployé son aviation et sa marine de guerre dans six zones maritimes autour de Taïwan, s’approchant jusqu’à 20 km des côtes et perturbant des routes commerciales parmi les plus fréquentées du monde, pour exprimer sa colère après la visite à Taïpei de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi.
La Chine communiste, qui considère que Taïwan fait partie de son territoire, a perçu cette visite comme une provocation majeure. Washington a pour sa part accusé le gouvernement chinois d’avoir surréagi. Les États-Unis ont aussi prévenu qu’ils «ne permettront pas» à la Chine d’isoler Taïwan
Les exercices, dont un «assaut de missile conventionnel» dans les eaux à l’est de Taïwan selon le ministère chinois de la Défense, doivent se poursuivre jusqu’à dimanche midi.