BosnieDix Serbes condamnés pour crimes contre l’humanité
En juin 1992, dix membres des forces serbes de Bosnie avaient exécuté 24 prisonniers musulmans. Après sept ans de procès, un tribunal les a condamnés à des peines de neuf à 18 ans de prison.
Dix Serbes de Bosnie ont été reconnus coupables, mercredi, de crimes contre l’humanité et condamnés à des peines allant de neuf à 18 ans de prison pour avoir tué, il y a plus de trois décennies, 24 prisonniers civils bosniaques musulmans.
Six anciens membres des forces serbes de Bosnie, pendant le conflit intercommunautaire des années 1990, ont été condamnés à 18 ans de prison chacun, au terme d’un procès qui a duré sept ans. Trois autres ont écopé chacun de quinze ans de prison, alors que le dernier prévenu a été condamné à neuf ans, a précisé le tribunal.
La peine maximale pour crimes de guerre prévue par la loi est de vingt ans de prison. Les prévenus ont la possibilité de faire appel.
Après l’enterrement d’un camarade
Le panel des juges a établi que les dix hommes faisaient partie d’un groupe de militaires qui, après l’enterrement d’un camarade de combat tué, sont allés, le 22 juin 1992, dans deux villages des alentours de Bosanski Novi (aujourd’hui Novi Grad) et ont contraint leurs habitants bosniaques à quitter leurs maisons, a rapporté le portail BIRN BiH, spécialisé dans les procès pour crimes de guerre, citant la juge Lejla Konjic Dragovic.
Ils les ont d’abord amenés dans un cimetière orthodoxe, où ils ont battu les hommes, devant les femmes et les enfants, avant d’amener ensuite 90 hommes dans un cimetière musulman. «Ils les ont contraints à creuser une fosse commune et à s’aligner autour de la fosse. Les militaires armés ont alors reçu l’ordre de former une unité d’exécution et de tirer», a raconté la juge.
Selon elle, 24 hommes ont été tués. Les restes de certains d’entre eux ont ensuite été retrouvés en divers endroits, car les cadavres ont été à un moment exhumés et jetés dans une rivière. Certains sont toujours portés disparus.
La guerre de Bosnie a fait 100’000 morts, dont deux tiers de Bosniaques, selon une commission indépendante. Environ 7500 personnes sont toujours portées disparues, 28 ans après le conflit.