Nouvelle vague de CovidAlain Berset: «Il n’y a pas besoin de mesures supplémentaires»
Le Conseil fédéral ne juge pas nécessaire d’établir de nouvelles restrictions. Le rythme d’augmentation des hospitalisations laisserait un temps de marge.
- par
- Yannick Weber
Alors que l’Europe durcit ses mesures, la Suisse temporise. La rencontre jeudi matin entre Alain Berset et des représentants des cantons n’a pas donné lieu à un bouleversement. «Il n’y a actuellement pas besoin de mesures supplémentaires», a dit Alain Berset lors de son intervention en conférence de presse à l’issue de la rencontre. Il a certes constaté que le nombre de contaminations doublait toutes les deux semaines, mais remarque aussi que les hospitalisations augmentent à un rythme «plus lent».
Confiner les non-vaccinés n'est pas d'actualité
Il a même vu quelques éléments «rassurants». Ce sont surtout les jeunes qui s’infectent entre eux, argue-t-il, eux qui ont moins de risques de faire des formes graves. Lors des précédentes vagues, la situation était pourtant semblable, puis les contaminations se répandaient aux générations plus âgées et il avait fallu agir dans l’urgence. Or en l’état actuel, Alain Berset ne voit pas matière à agir sur le plan des durcissements. Un confinement des non-vaccinés n’est pas à l’ordre du jour, même si rien n’a été exclu pour l’avenir.
Le ton était tel que le ministre a été interrogé sur son attitude étonnamment «décontractée». Réponse: «Parler de sérénité, ce serait beaucoup dire. Mais on a toujours voulu prendre les bonnes mesures au bon moment, ce qui n’est, là, objectivement pas le cas». Lukas Engelberger, président des directeurs cantonaux de la Santé, a été plus prudent. «Je ne voulais pas spécialement donner l'impression que nous étions décontractés», a-t-il dit.
«Ce qui pourrait être considéré comme plus inquiétant, c’est qu’il reste un nombre trop important de gens qui n’ont pas d’immunité», a enchaîné Alain Berset. Il a rappelé que la vaccination reste le premier levier d’action. Il faut continuer d’inoculer des premières doses à de nouvelles personnes, mais aussi accentuer la campagne de rappel pour les catégories vulnérables.
3e dose devenue urgente
Chez les personnes de plus de 65 ans, la protection des vaccins contre les formes graves est réduite à 80% après six mois. «Avec la vaccination de rappel, on peut faire remonter cette protection», dit-il. Pour les moins de 65 ans, la 3e dose servirait principalement à renforcer le protection contre la transmission, qui baisse aussi avec le temps.
Interrogé sur la tendance dans les pays voisins (au nord et à l’est, principalement), qui rétablissent des restrictions parfois sévères comme un possible reconfinement général en Autriche, Alain Berset a tenu à dire que «la Suisse suit sa propre voie», tout en admettant que le Conseil fédéral regarde ce qui se passe à l’étranger.
Ce ne serait pas non plus les votations du 28 novembre, soit dans dix jours, qui freineraient la prise de décision. «Nous prenons les mesures nécessaires quand elles sont nécessaires», dit Alain Berset. Si des mesures doivent être prises, avant ou après la votation, elles seront prises au moment où il faut les prendre, a-t-il affirmé.