MotocyclismeUn week-end décisif pour Quartararo
Deux points d’avance sur Bagnaia, 20 sur Aleix Espargaró: Fabio Quartararo, le champion en titre, sait que beaucoup de choses se jouent ce week-end en Australie pour lui. Plus encore pour sa Yamaha.
- par
- Jean-Claude Schertenleib
«Valencia? Il ne faut pas y penser, assurent de nombreux observateurs. Avec d’aussi fortes accélérations, le circuit espagnol est dessiné pour les Ducati. Enfin, surtout contre la Yamaha de Fabio!»
L’an dernier, la finale du championnat s’était terminée sur un triplé Desmosedici. Sepang, dans une semaine? On n’est plus retourné en Malaisie depuis 2019, mais ce 3 novembre-là, c’est bien une Yamaha M1, celle de Maverick Viñales, qui s’était imposée: «Oui, mais depuis, les choses ont changé, les Ducati et les Aprilia ont énormément progressé; il y a deux très longues lignes droites, Quartararo ne pourra que subir.» Si l’on en croit radio-paddock, c’est donc ce week-end ou jamais pour que le tenant du titre reprenne un peu ses distances avec ses principaux contradicteurs.
Sa première journée a été bonne (4e chrono): «Ce matin, c’était compliqué avec des traces d’humidité, mais mon rythme était plutôt intéressant. C’était mieux cet après-midi. Malheureusement, j’ai commis une petite erreur dans mon tour le plus rapide et dans ces conditions, je suis heureux d’être resté dans le top 5.» Pour la première fois depuis longtemps, on a essayé des choses chez Yamaha et on va encore en essayer samedi; il s’agira aussi de travailler sur la durée de la course car à Phillip Island, le pneu arrière, sur le côté gauche, est mis à très forte contribution.» Pour ce GP, Michelin, le fournisseur unique pour la classe MotoGP n’a amené que des pneus asymétriques, avec de la gomme plus dure sur la gauche que sur la droite.
Il y a peu du rêve au cauchemar
Vingt-quatre heures après Marc Márquez, Johann Zarco, auteur des meilleurs temps lors des deux séances d’essais libres du jour, a rappelé combien le circuit de Phillip Island procurait des émotions, avec ses virages à très grande vitesse: «Je le répète, c’est une piste incroyable. Quand on va vite à Phillip Island, les sensations sont énormes; mais il suffit que vous connaissiez un petit problème, que vous souffriez un peu et cela peut rapidement tourner au cauchemar.»
Des ailes pour Marc Márquez
Même si on le sent, chaque séance un peu plus, capable de jouer le podium voire la victoire, Marc Márquez continue de travailler en vue de 2023. En Australie, on a ainsi découvert sur le dosseret de selle de sa Honda, quatre petits ailerons, copies quasi conformes de ceux proposés par Ducati depuis les essais du GP des Pays-Bas, à Assen: «Ce n’est pas facile d’essayer ce genre de choses pendant un week-end de course, explique l’octuple champion du monde. J’ai ressenti des choses positives ce matin avec ces nouveaux éléments, nous avons donc poursuivi notre découverte l’après-midi; ce temps «sacrifié» par rapport à la recherche du meilleur chrono possible, c’est le prix à payer pour progresser dans le futur. C’est aussi la preuve que même à trois courses de la fin du championnat, Honda continue de travailler.»
Joan Mir de retour
Sérieusement blessé au premier tour du GP d’Autriche (fractures multiples de la cheville droite), Joan Mir a enfin retrouvé cette Suzuki que Dominique Aegerter avait testée à Misano: «Je suis bien sûr très heureux de revenir et mes sensations se sont améliorées au fil des tours», explique le champion du monde 2020. Ce GP d’Australie est l’antépénultième de la présence de Suzuki en MotoGP. Le mardi qui suivra la finale de Valencia, soit le 8 novembre, Joan Mir (à l’usine, aux côtés de Marc Márquez) et son équipier actuel Alex Rins (dans le team LCR, avec un Takaaki Nakagami encore remplacé à Phillip Island par Tetsuta Nagashima) commenceront leur nouvelle vie de pilotes Honda.