Tension dans les Balkans: Carlo Sommaruga réaffirme le lien entre la Suisse et le Kosovo

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Tension dans les BalkansCarlo Sommaruga réaffirme le lien entre la Suisse et le Kosovo

Le conseiller aux États genevois a rendu visite aux autorités kosovares dans un contexte très difficile avec la Serbie.

Eric Felley
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Eric Felley
Carlo Sommaruga, conseiller aux États (PS/GE) et le premier ministre du Kosovo Albin Kurti, vendredi 25 août 2023.

Carlo Sommaruga, conseiller aux États (PS/GE) et le premier ministre du Kosovo Albin Kurti, vendredi 25 août 2023.

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Depuis le début de l’année, le nord du Kosovo, où vit une majorité serbe, est en proie à des tensions récurrentes. Après l’affaire des plaques de voitures ont suivi les élections d’avril contestées dans quatre municipalités. Les Serbes les ont boycottées et des maires albanophones ont été élus avec une participation de 3,5%. Lors de l’installation des maires, la force internationale de la KFOR (dont fait partie la Suisse avec la Swisscoy) a dû intervenir sur le terrain pour séparer les protagonistes. Durant ces émeutes, une trentaine de militaires hongrois et italiens ont été blessés.

L’Union européenne a réagi à mi-juin, en menaçant le gouvernement du Kosovo de sanctions s’il ne parvenait pas à apaiser la situation. La pression est montée d’un cran sur le premier ministre Albin Kurti, que ce soit à l’extérieur comme à l’intérieur du pays. Lors d’une session du parlement, le 14 juillet, il s’est fait asperger d’eau, ce qui a provoqué un court pugilat dans la salle. Les partis d’opposition au Kosovo lui reprochent de saper les relations de Pristina avec certains de ses alliés occidentaux.

Défense de la souveraineté

C’est dans ce contexte, rapidement résumé, que le conseiller aux États Carlo Sommaruga (PS/GE) s’est rendu au Kosovo vendredi dernier et qu’il a eu l’occasion de rencontrer le premier ministre Albin Kurti. «Cette rencontre visait deux objectifs, explique le Genevois. Il s’agissait d’abord de manifester notre soutien à la politique du Kosovo, qui est dans une situation difficile. Il est question de la défense de sa souveraineté, de la défense de l’État de droit, des processus démocratiques et des processus intégratifs de l’ensemble des minorités».

Carlo Sommaruga constate que la Serbie, qui n’a jamais reconnu le Kosovo, «fait tout pour empêcher la stabilisation et la normalisation de la situation au nord du pays. Avec des élus socialistes, nous avons déjà écrit une lettre à Ursula von des Leyen, présidente de la Commission européenne, pour évoquer l’incompréhension des mesures prises contre le Kosovo». Il regrette que la pression soit mise sur le Kosovo et non sur la Serbie: «Alors que les Serbes n’appliquent pas les sanctions contre la Russie et leurs autorités se rendent régulièrement à Moscou. Si on défend la souveraineté de l’Ukraine, on doit aussi défendre celle du Kosovo».

Un canal de discussions

Le deuxième objectif de la visite de Carlo Sommaruga était de montrer qu’il existe «un canal de discussions entre le Kosovo et sa nombreuse diaspora en Suisse, notamment à Genève. Aujourd’hui, les relations vont dans le bon sens, un accord a été trouvé pour les assurances sociales. Dans le cadre de l’espace Schengen auquel appartient la Suisse, le visa sera supprimé à partir de 2024 pour les courts séjours jusqu’à 90 jours. Il faut montrer à la communauté kosovare qu’il y a des relais politiques entre les deux pays, tout en rappelant les grands principes à respecter».

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