Berne: une journée des femmes en sourdine

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8 marsBerne: une journée des femmes en sourdine

Les élues du Palais fédéral n’avaient pas à cœur de revendiquer ce mardi. La présidente a lancé un appel pour accueillir bientôt les Ukrainiennes et leurs enfants.

Eric Felley
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Eric Felley
En 2017, la journée des femmes du 8 mars avait été l’occasion de tricoter ensemble, hommes et femmes. Cette année, la retenue est de mise.

En 2017, la journée des femmes du 8 mars avait été l’occasion de tricoter ensemble, hommes et femmes. Cette année, la retenue est de mise.

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Habituellement, avant la période du Covid-19, la journée internationale des droits des femmes faisait toujours l’objet de manifestations colorées dans les espaces du Palais fédéral. L’événement le plus marquant a été la journée à tricoter des bonnets en 2017, à laquelle avaient participé de nombreux élus dans la joie et la bonne humeur. Mais cette année, le cœur n’y est pas en raison de la situation internationale.

La présidente du Conseil national, Irène Kaelin (Vert.e.s/AG) a exprimé en début de séance: «Ce jour appartient à toutes les femmes du monde, mais aujourd’hui il appartient probablement particulièrement à toutes les femmes qui, avec leurs enfants, ont échappé aux bombardements et fuient l’Ukraine.»

«La meilleure manière d’aider»

Dans la perspective où la Suisse s’apprête à accueillir des réfugiés, pour la plupart des femmes et des enfants, elle a précisé: «Les Ukrainiennes arrivent pour la plupart seules, car elles ont dû se séparer de leur compagnon mobilisé. Elles resteront chez nous ces prochains mois et peut-être même plus longtemps. Même si la majeure partie de ces migrantes de la guerre bénéficieront du statut S, qui prévoit le retour le plus rapide possible dans le pays d’origine, nous devons chercher la meilleure manière d’aider cette population particulière».

La présidente a donné ensuite connaissance des absentes du jour en raison d’un isolement Covid: Kathrin Bertschy (VL/BE), Martina Munz (PS/SH) et Ursula Schneider Schüttel (PS/FR), trois femmes très actives dans les revendications d’égalité.

«Un moment symbolique important»

Pour Laurence Fehlmann Rielle (PS/GE), cette édition 2022 de la journée des femmes est volontairement «moins ostensible» qu’elle ne fut par le passé. Se souvenant de la journée du tricot, elle réagit: «Nous avons moins l’esprit à faire des actions festives ou amusantes». Elle estime que «la question se pose à chaque fois, une journée c’est bien, c’est un moment symbolique important, mais il ne faut pas le surestimer. Le reste du temps on doit se battre pour obtenir cette égalité de fait. Nous devons continuer jour après jour à faire avancer nos projets.»

Plus de femmes dans la politique extérieure

Pour Valérie Piller Carrard (PS/FR), le dépôt de l’initiative sur les crèches constitue le moment fort de cette Journée de la femme. Enfin, pour sa collègue Sibel Arslan (Vert.e.s/BS), ce sera l’occasion de déposer une motion: «Elle demande plus de femmes dans les milieux de la politique extérieure, notamment au DFAE. Des pays comme la Suède, le Canada ou les Pays-Bas, ont fait le choix de féminiser leur politique extérieure. En Suisse, ce sont presque toujours les hommes qui discutent de politique extérieure. Les délégations et les secteurs de l’adminsitration devraient être plus équilibrés au niveau du genre».

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