Hockey sur glace - Inti Pestoni: «Une grande envie de réaliser quelque chose de beau»

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Hockey sur glaceInti Pestoni: «Une grande envie de réaliser quelque chose de beau»

Le Tessinois, âme et meilleur pointeur d’un Ambri-Piotta miraculé, aborde avec beaucoup d’appétit la série de préplay-off qui commence ce vendredi à Lausanne.

Simon Meier
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Simon Meier
Revenu l’été passé au Tessin après cinq ans d’exil, Inti Pestoni vient de réaliser l’une de ses meilleures saisons régulières. Ne reste plus que la cerise sur le gâteau.

Revenu l’été passé au Tessin après cinq ans d’exil, Inti Pestoni vient de réaliser l’une de ses meilleures saisons régulières. Ne reste plus que la cerise sur le gâteau.

Claudio De Capitani/freshfocus

Inti Pestoni avait encore la tête dans les étoiles, lorsqu’on l’a croisé mardi midi au Kursaal de Berne, à l’occasion de la cérémonie des Top scorers de National League. La veille au soir, le Tessinois de 30 ans, leader technique et icône d’Ambri-Piotta, avait connu l’une de ses plus belles émotions sous le maillot biancoblu: une victoire contre Rapperswil (6-2), dans une folle ambiance, assortie d’une qualification in extremis pour les préplay-off. La série contre Lausanne, au meilleur des trois matches, commence vendredi à la Vaudoise aréna. A l’évocation du rendez-vous, la tête de Pestoni quitte les étoiles et revient sur terre.

Ambri a vécu un sacré lundi soir. On imagine que ça a dû être fort émotionnellement…

Oui, nous sortons même de deux semaines incroyables. À un certain moment, plus personne n’y croyait – nous avions une douzaine de points de retard. Après, je ne sais pas ce qui s’est passé… (sourire). Nous avons battu Berne à domicile, aux penalties, et à partir de là, on s’est mis à gagner tous nos matches. Et voilà, c’est presque un petit miracle, c’est beau. C’était dur d’imaginer que tout cela puisse arriver, mais nous avons su rester unis et nous l’avons fait.

Ce petit miracle vous réserve une suite contre Lausanne. Sans la moindre pression?

Maintenant que nous sommes en pré-play-off, après toutes ces émotions partagées avec notre public, nous n’avons pas envie de dire «ok, on s’arrête là» – ce serait moche. Donc nous abordons cette confrontation contre Lausanne avec une grande envie de continuer à jouer, de réaliser quelque chose de beau. Face à une très forte équipe, nous devrons savoir faire preuve de prudence. Mais pour nous, tout est ouvert, sur une série de cinq matches. Ou trois?

«Si Rappi l’a fait la saison dernière, pourquoi pas nous cette saison?»

Inti Pestoni, attaquant d’Ambri-Piotta

La série est au meilleur des trois matches…

Ah, je ne savais pas (il rigole). Ce sera difficile, mais nous n’aurons rien à perdre. Même si nous n’étions pas complètement satisfaits de notre saison jusque-là, nous avons réussi à être là où nous voulions, en pré-play-off.

Et dans votre meilleure forme, au meilleur moment…

Oui, on n’a sûrement jamais été en si bonne forme cette saison. On vient de gagner six matches consécutifs, chose qui ne nous était jamais arrivée. Dans le vestiaire, tu sens que tout le monde est heureux d’être là et de jouer. Nous avons adopté la bonne attitude, au bon moment, nous sommes prêts à aller combattre à Lausanne.

Rapperswil, demi-finaliste surprise la saison passée, peut-il constituer une source d’inspiration?

Bien sûr qu’on peut y penser: si Rappi l’a fait la saison passée, pourquoi pas nous cette saison? Mais il faut aussi être raisonnable, ce n’est pas si facile. Nous allons tout faire pour jouer le plus longtemps possible. 

La pression sera clairement en face. Un avantage pour Ambri?

C’est sûr que nous ne sommes pas les favoris de cette série. Mais cela ne fait aucune différence. Ce sont les play-off et Lausanne, tout comme nous, voudra gagner. Je ne pense pas que la pression joue un rôle particulier. 

«Tout le monde nous connaît: on rentre sur la glace pour livrer une bataille, avec tout notre cœur.»

Inti Pestoni, attaquant d’Ambri-Piotta

À quel type de matches vous attendez-vous?

Lausanne a beaucoup d’aptitude à évoluer avec le puck, y compris en défense, c’est une équipe complète, qui joue très physique. Quant à nous, tout le monde nous connaît: on rentre sur la glace pour livrer une bataille, avec tout notre cœur, et on regarde ce qu’il en ressort. 

Outre le cœur, vous apportez une touche différente à cette équipe. En êtes-vous le leader technique?

Je ne suis pas le seul. Avec des joueurs comme Bürgler ou Zwerger, je pense que nous formons un bon ensemble, entre des éléments qui donnent leur corps à l’équipe, et d’autres qui sont davantage capables de créer ou de marquer des buts.

À titre personnel, vous venez de réaliser votre deuxième meilleure saison en termes statistiques, avec 16 buts et 23 assists. Est-ce à dire que votre retour à Ambri est une réussite?

Oui, je suis content de la façon dont ça s’est passé. Duca (ndlr: Paolo, directeur sportif) et Cereda (Luca, entraîneur) m’ont tout de suite accordé leur confiance, ils m’ont beaucoup fait jouer. C’est quelque chose d’important pour un joueur. Et puis à Ambri, je suis à la maison. Il y a la famille à côté, ma copine, qui attend notre troisième enfant.

«Pour être un leader qui gueule, il faut presque tout faire juste. Moi, je commets encore trop d’erreurs.»

Inti Pestoni, attaquant d’Ambri-Piotta

Était-ce important pour vous de voir autre chose, durant ces cinq ans passés à Zurich, Davos et Berne?

Partir, c’était la décision la plus importante de ma carrière. J’ai bien aimé ces cinq ans, j’ai appris beaucoup de choses, notamment en vivant tout seul loin de chez moi. Au début, ce n’était pas facile à Zurich – même si s’installer là-bas à 24 ans, avec sa copine, ce n’était pas le pire non plus. Comme homme et comme joueur, j’ai vécu une belle expérience, cela m’a fait grandir. 

Pensez-vous repartir un jour ou êtes-vous revenu à la maison pour de bon?

J’ai encore trois ans de contrat après cette saison. Il ne faut jamais dire jamais mais mon objectif, c’est de finir ma carrière à Ambri, oui. 

L’expérience amassée a-t-elle aussi fait de vous un leader de vestiaire?

Il y a pas mal de leaders différents. Moi, je ne suis pas du genre à gueuler dans le vestiaire, je préfère rester tranquille et bien jouer avec le puck. Pour être un leader qui gueule, il faut presque tout faire juste. Moi, je commets encore trop d’erreurs dans mon jeu pour trop parler (rires). Mais lorsqu’il s’agit de hausser le ton, pas de problème, nous avons D’Agostini, Fora ou Grassi, qui ont des fois tendance à s’énerver un peu.

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