Hockey sur glace: Le HC Bienne a-t-il vraiment envie de renverser le ZSC?

Bienne 0, Zurich 2. Le HC Bienne a pris une sacrée claque derrière la tête lundi soir après un deuxième revers de rang contre le ZSC (1-3). Le gardien Harri Säteri est complètement passé au travers (ce qui lui arrive rarement) sur le premier but, Mike Künzle n’a pas rendu service à son équipe en écopant d’une mauvaise pénalité en zone offensive (51e) qui a fini par coûter le match au HC Bienne. Les Rouge et Jaune ont commis deux erreurs, soit deux de trop contre une équipe aussi forte que le ZSC.

Après cette deuxième défaite contre les favoris, même le coach Martin Steinegger traînait les pieds dans les couloirs de la Tissot Arena, la mine défaite et la voix éteinte après avoir harangué ses joueurs durant 60 minutes.

Peut-être savait-il, au fond de lui, que son équipe, en galvaudant les deux premiers actes des quarts de finale alors que la victoire lui tendait à chaque fois les bras, venait de définitivement laisser passer sa chance de créer un exploit en play-off.

Plus grand monde ne voit comment ce HC Bienne pourrait encore venir à bout de ce ZSC trop costaud, si bien organisé et aussi bien trop finaud, à l’image de Jesper Fröden, dont l’habile exagération au premier match – toujours impunie d’ailleurs – a permis à Zurich de marquer le but gagnant en power-play. C’est certainement à Zurich samedi que le HCB – sans Harri Säteri, ménagé, mais avec un Joren van Pottelberghe très moyen devant les filets – a galvaudé sa meilleure opportunité d’installer pour de bon le doute sous les casques zurichois. 

La fatigue des quatre matches supplémentaires joués lors des play-in aurait-elle rattrapé les Biennois? Le coach, Martin Steinegger, balaie cette hypothèse en secouant la tête. «La moitié des joueurs n’a pas joué de saison complète», contre l’ex défenseur international. «Coach Stoney» exagère à peine: c’est vrai, parmi les joueurs-clé, seul Cunti et Haas ont dépassé la barre des 40 matches (42 pour le premier, 45 pour le capitaine). Les autres, Yakovenko, Olofsson, Hofer, Brunner, Künzle, Cunti, Heponiemi et Lööv ont patiné entre 22 et 37 fois pendant la saison régulière (52 rencontres au total). La fatigue n’est effectivement pas une excuse valable dans le camp seelandais. 

L’attitude, après une saison harassante sur le plan mental et la «libération» liée à la qualification pour les play-off en prenant le détour des play-in (Genève au premier tour, Ambri au second), n’est peut-être plus tout à fait la bonne.

Peut-être que certains joueurs, inconsciemment, ont lâché l’affaire. Ou plutôt, ne sont plus capables d’appuyer sur l’accélérateur, d’en donner autant que l’an dernier sur la route de la finale. C’est en tout cas ce que semblait penser Steinegger après l’acte II perdu lundi à domicile, de nouveau après avoir été si proche du ZSC. «Nous n’avons pas été assez bons. Nous n’en avons pas fait assez pour gagner. Il a manqué cette étincelle», a regretté coach Stoney.

Comment s’en sortir, désormais? «Ce sera compliqué, mais on verra bien», a répondu Steinegger. Le HCB est dans une impasse. Il a désormais besoin d’un exploit, d’une étincelle et probablement d’un héros lors de l’acte III mercredi à Zurich. Sans quoi sa saison sera terminée avant le week-end prochain.