Attentats de Paris: Condamné pour avoir exhibé une radiographie d’un bras en NFT

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Attentats de ParisCondamné pour avoir exhibé une radiographie d’un bras en NFT

Un chirurgien français a été reconnu coupable de violation du secret de fonction après avoir tenté de vendre une radio du bras de sa patiente, blessée lors des attentats du Bataclan, en 2015.

La victime avait été blessée lors de l’attentat survenu dans la salle de concert du Bataclan, à Paris.

La victime avait été blessée lors de l’attentat survenu dans la salle de concert du Bataclan, à Paris.

AFP

Un chirurgien qui avait posté une radiographie du bras d’une rescapée de l’attentat du Bataclan sur un site de vente d’objets numériques NFT, a été condamné mercredi par le tribunal de Paris à verser 5000 euros (quelque 4928 francs) à la plaignante.

Le tribunal n’a pas suivi les réquisitions du parquet qui avait demandé lors de l’audience le 28 septembre un an d’emprisonnement avec sursis, une amende de 15’000 euros et une interdiction d’exercice d’une durée d’un an pour le professeur Emmanuel M., chirurgien orthopédiste de renom. Le prévenu a été condamné à une peine de sanction réparation, à effectuer dans un délai de six mois, à l’issue duquel il sera passible de deux mois d’emprisonnement si la peine n’est pas exécutée.

Pas de «mort sociale»

Aucune peine d’interdiction d’exercer, même temporaire», n’a été prononcée à l’encontre du chirurgien parce que cela aurait été «disproportionné et inadapté», et afin de ne «pas exclure Emmanuel M. de toute vie sociale». «Il ne mérite pas d’être condamné à une mort sociale», a insisté la présidente.

Le professeur Emmanuel M. n’était pas présent mercredi au tribunal; la plaignante était également absente. En arrêt maladie et suspendu, le chirurgien avait comparu devant l’Ordre des médecins le 29 septembre et la décision est «toujours en attente», selon son avocat, Ivan Terel.

Violation du secret médical

Le chirurgien, officiant à l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris, était poursuivi pour violation du secret médical, détournement de la finalité d’un traitement de données à caractère personnel et divulgation illégale volontaire de données à caractère personnel nuisibles. Il lui était reproché d’avoir publié fin 2021 sur le site américain de NFT Opensea – qui compte 20 millions d’utilisateurs, selon le tribunal – une photo de la radio d’une femme blessée dans la salle de concert du Bataclan lors des attentats du 13 novembre 2015 qu’il avait lui-même opérée.

Le cliché présentait un avant-bras transpercé par une balle de kalachnikov, accompagné d’un commentaire indiquant que «cette jeune patiente» a «perdu son petit ami dans cette attaque», soit «des éléments de vie privée de la patiente».

«C’est un jugement très politiquement correct»

Le tribunal a reconnu la culpabilité du prévenu sur les faits de violation du secret médical, mais n’a pas considéré comme démontrées les infractions liées aux données à caractère personnel. «C’est un jugement très politiquement correct», a souligné auprès l’AFP Élodie Abraham, avocate de la victime. «On a un chirurgien, bien sous tous rapports, et ça ne dérange personne qu’il y ait une violation aussi flagrante du secret médical. Ce n’est pas un très bon message pour les médecins» en termes de déontologie, a-t-elle estimé.

Lors de l’audience fin septembre, le professeur Emmanuel M. avait reconnu «une connerie, une erreur, une maladresse», arguant qu’il s’agissait d’une «expérimentation», celle de «mettre un cliché médical marquant et historique» de sa carrière sur une «blockchain». Le cliché, estimé à 2776 dollars (soit la valeur 1 d’une NFT) n’avait pas été vendu. Il avait été retiré dès la révélation de l’affaire par le site d’informations Mediapart en janvier.

(AFP)

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