«Resident Evil 4», quel cirque!

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Jeu vidéo«Resident Evil 4», quel cirque!

Le remake d’un des épisodes les plus adulés de la franchise nous a laissés un peu froid. Nostalgie en panne.

Jean-Charles Canet
par
Jean-Charles Canet
Leon et Ashley, les deux font la paire.

Leon et Ashley, les deux font la paire.

Capcom

Sorti en mars 2005 en Europe en exclusivité temporaire sur la GameCube de Nintendo, «Resident Evil 4» est considéré comme un jeu charnière, autant pour la seule prolifique franchise que pour le genre survival horror en général. Cela fait de son remake, sorti le 24 mars 2023, un événement attendu comme le loup blanc. Cette sortie s’accompagne d’un raz de marée de critiques enthousiastes qui, pour la plupart, se satisfont de constater que ce remake est remarquablement fait, respectant à la lettre l’esprit du jeu tout en modifiant exactement ce qu’il fallait moderniser: les graphismes, le son et, un peu mais pas trop, le gameplay. Un grand écart qui semble satisfaire les adorateurs de l’œuvre originale et ceux qui souhaitaient un peu plus qu’un simple lifting.

Ne demandant qu’à être convaincu mais peu enclin à céder à la nostalgie (notre machine est en panne depuis longtemps), c’est avec scepticisme que nous nous sommes réembarqués dans la peau de Leon Scott Kennedy, agent spécial au physique de poupée Barbie envoyé en Espagne pour libérer la fille du président des États-Unis enlevée par une secte. Pourquoi une telle réticence? Exactement pour cela: rien ne tient de ce pitch digne d’une série Z. Et ce sera pire ensuite lorsque se déploiera une intrigue à base de parasites qui transforme en zombie, de maître du château cruel, de templiers chanteurs et d’un bestiaire de créatures «heurk, les gros tentacules». Les «Résident Evil» n’ont jamais brillé par leur cohérence, mais l’opus IV en réorientant sa carrière vers le grand cirque de l’épouvante, pousse le bouchon très loin. Et ses suites ne cesseront de creuser ce sillon jusqu’à la nausée.

Mais ce qui sauve la franchise, c’est qu’il y a tant d’idées folles dans un épisode que certaines finissent tout de même par porter. Et «Resident Evil 4» ne fait pas exception. Mais toi qui t’aventure ici, étranger, porte ta suspension de l’incrédulité sur le curseur 10 et dit toi que Leon, c’est un mélange de Steven Seagal et de Jean-Claude Van Damme dans un nanar de fin de carrière. La pilule pourrait passer. D’autant plus si tu aimes le gameplay à la Capcom, soit des déplacements sans pouvoir sauter et des armes aux munitions limitées utilisées contre des monstres éponge à balles.

Disponible sur PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series X|S, et PC (Steam).

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