Nyon (VD)La Municipalité veut sa démission, Elise Buckle demande sa réintégration
Dans le cadre de la crise au sein de l’administration communale nyonnaise, la municipale suspendue prend une voie différente de celle qui semblait être toute tracée il y a quelques jours encore.
Nouvel épisode dans la longue saga de la crise de l’administration nyonnaise. Mardi, la Municipalité a publiquement accusé Elise Buckle de n’avoir pas respecté ses engagements. La municipale, suspendue de ses fonctions, et l’Exécutif auraient signé une convention, le 10 octobre, stipulant qu’elle devait présenter sa démission. En échange, la commune retirait la plainte pénale déposée contre elle pour violation du secret de fonction.
«En n’envoyant pas sa lettre de démission comme convenu le lundi 31 octobre, et en tentant au contraire d’instrumentaliser les médias et de faire pression sur la Municipalité pour obtenir des concessions supplémentaires, Mme Buckle a violé les dispositions d’un accord pourtant dûment signé devant le Ministère public», estime la Municipalité. Celle-ci se dit consternée par le non-respect de l’accord et envisage des actions sur les plans juridique et institutionnel.
Potentielle levée de la suspension
Quelques heures plus tard, l’intéressée a réagi par écrit, en rappelant que la justice l’avait blanchie. Sans utiliser le terme de démission, elle affirme qu’elle s’en remettra au choix des citoyens. Sous-entendu qu’elle quitterait son siège, pour le briguer à nouveau. «Mon départ sera effectif après les nouvelles élections qui seront organisées, probablement, au printemps 2023. D’ici là, je m’en remets pleinement au Conseil d’État concernant la potentielle levée de ma suspension avant la fin 2022», explique-t-elle.
Ses collègues municipaux sont particulièrement irrités, car ils estiment que le retrait de la plainte a grandement profité à l’accusée. «Dès lors que les discussions entre les parties se sont engagées et qu’une issue transactionnelle se dessinait, la Municipalité a cessé, très tôt dans la procédure, d’alimenter la procureure dans son travail d’enquête. La Municipalité n’a ainsi pas requis des mesures d’instruction (productions de pièces, auditions de témoins-clefs, etc.), qui auraient pu être de nature à modifier la décision du Ministère public. À titre illustratif, un seul témoin extérieur à la Ville de Nyon a été entendu, sur un seul aspect des faits dénoncés, alors que d’autres auraient pu l’être.»