GambieLe sortant Barrow largement en tête de la présidentielle
Dimanche, le président sortant gambien devançait ses autres poursuivants, selon des résultats partiels.
Le sortant Adama Barrow arrivait largement en tête de la présidentielle en Gambie dimanche après la publication de résultats partiels provenant de la grande majorité des circonscriptions électorales, au lendemain d’un vote crucial pour une jeune démocratie qui cherche à surmonter son passé dictatorial.
Adama Barrow, dont l’accession à la présidence il y a cinq ans avait mis fin à plus de 20 années de dictature, devançait clairement son principal concurrent Ousainou Darboe dans la quasi-totalité des quelque 40 circonscriptions (sur 53) dont la commission électorale avait communiqué les résultats dimanche en milieu de journée.
Résultats finaux attendus
Ces résultats portent sur plus de la moitié des électeurs inscrits avant l’élection qui a eu lieu samedi. L’élection se joue sur un seul tour. Un officiel de la commission électorale devant laquelle les médias ont installé leurs caméras a indiqué que les résultats finaux devraient être annoncés dimanche dans l’après-midi. Seul le président de la commission est habilité à annoncer les résultats.
Les Gambiens se sont pressés en masse dans les isoloirs samedi, et, en guise de bulletin, ont voté avec une bille introduite par un tuyau dans un des bidons aux couleurs et à l’effigie de chaque candidat, procédé institué sous la colonisation à cause d’un illettrisme largement répandu.
Environ un million de Gambiens, sur une population de deux millions, étaient appelés à choisir parmi six candidats, tous des hommes, celui qui dirigera pendant cinq ans le plus petit pays d’Afrique continentale, qui est aussi l’un des plus pauvres au monde. L’élection était annoncée comme un duel entre le sortant Barrow et l’opposant historique Darboe.
Les adversaires contestent les résultats
Les adversaires du président sortant de la Gambie ont contesté dimanche les résultats le plaçant largement en tête de la présidentielle après décompte de la quasi-totalité des votes, et ont dit se réserver «tous les moyens d’action».
«À ce stade, nous rejetons les résultats annoncés jusqu’à présent» par la commission électorale, a dit, devant la presse, le principal adversaire du président Adama Barrow, Ousainou Darboe, au côté de deux autres des six concurrents de l’élection. «Tous les moyens d’action sont sur la table», a-t-il ajouté en appelant «tous les Gambiens à rester calmes et pacifiques».
Enjeux de l’élection
Cinq ans après la fin de la dictature, la consolidation démocratique est un des enjeux de l’élection. Le sort de l’ancien dictateur Yahya Jammeh et la crise économique en sont d’autres. La communauté internationale sera attentive à l’acceptation ou à la contestation par les perdants des résultats officialisés par la commission, a dit un haut diplomate international parlant de «moment capital».
La Communauté des États ouest-africains (Cédéao), acteur majeur de la crise post-électorale de 2015 et du départ contraint du dictateur Jammeh, a appelé dans un communiqué «tous les candidats à accepter de bonne foi l’issue de cette élection qui n’aura ni gagnant, ni perdant, mais un seul vainqueur, le peuple gambien».
Il y a cinq ans, Adama Barrow, ancien promoteur immobilier aujourd’hui âgé de 56 ans et alors quasiment inconnu, avait déjoué les pronostics et battu le dictateur Jammeh après plus de vingt ans de régime caractérisé par une multitude d’atrocités commises par l’État et ses agents: assassinats, disparitions forcées, viols, actes de torture…