Football – L’Italie, championne d’Europe mais revancharde

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FootballL’Italie, championne d’Europe mais revancharde

La Nazionale avait manqué le Mondial 2018. Face à la Suisse vendredi (20h45) à Rome, elle aura donc l’occasion de tirer un trait sur le passé. Pour chasser un nouvel objectif.

Valentin Schnorhk Rome
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Valentin Schnorhk Rome
L’Italie reste sur une défaite 2-1 en Ligue des nations contre l’Espagne. Elle n’est plus invincible.

L’Italie reste sur une défaite 2-1 en Ligue des nations contre l’Espagne. Elle n’est plus invincible.

REUTERS

Lorsqu’on gagne, en général, tout change. L’histoire qui se raconte n’est a priori plus la même. La quête d’un firmament est relativisée. L’envie de retrouver les sommets n’est jamais aussi forte que celle d’y arriver une première fois. Et pourtant, la championne d’Europe italienne n’a pas le choix: si elle entend se qualifier directement pour la Coupe du monde, elle ferait mieux de battre l’équipe de Suisse ce vendredi à Rome (20h45). Et c’est peu dire que cela relève d’un enjeu majeur pour cette Nazionale: il y a quatre ans, elle avait raté la qualification pour le Mondial en Russie. De quoi en faire le match «le plus important de l’année», s’est laissé dire Roberto Mancini durant la semaine.

«Ce qui s’est passé en 2017 nous a rendus plus forts, a revendiqué Leonardo Bonucci jeudi. Nous avons appris de ça. Avant la finale de l’Euro à Wembley, nous n’avions même pas peur.» Comme si le souvenir n’existait plus. Comme si la défaite en barrage contre la Suède de l’époque n’avait été qu’à l’origine du nouveau rêve italien, avec l’arrivée de Roberto Mancini en tant que sélectionneur, et que l’avant n’était qu’une fine brume dans le ciel du Stadio Olimpico. Vendredi, l’arène romaine sera magnifiquement garnie, avec plus de 50 000 spectateurs ravis de pouvoir retrouver l’équipe qui les a transportés l’été dernier, l’Italie ayant disputé ses trois matches de poule à domicile.

Elle a aussi ses absents

Pourtant, il y aurait des raisons de se crisper. Contre la Suisse, Mancini devra faire sans son capitaine Giorgio Chiellini. Spinazzola n’est toujours pas revenu de sa rupture du tendon d’Achille subie contre la Belgique, Marco Verratti est également absent et puis Ciro Immobile, touché à l’aine, s’est ajouté à la liste cette semaine. Toutes les conditions ne sont pas réunies. «Mais toutes les équipes font face à de telles absences à ce moment de la saison, tempère le sélectionneur italien. Nous sommes forts en tant qu’équipe, nous sommes dans une situation positive et nous devons rester tranquilles.» Francesco Acerbi devrait jouer derrière, Emerson à gauche, Manuel Locatelli au milieu et Andrea Belotti en pointe. Pas de quoi trembler.

«Le titre de champion d’Europe n’a pas changé grand-chose, si ce n’est qu’il nous permet de nous sentir plus forts»

Roberto Mancini, sélectionneur de l’Italie

L’Italie plaide la sérénité. Elle ne cesse de s’y référer, refusant de céder à l’agitation et d’entrevoir le risque de ne pas se qualifier. Sans doute que le fait d’avoir été champion d’Europe aide à relativiser les échéances. Dans le fond, la Nazionale n’a pas changé depuis son titre remporté le 11 juillet dernier, contre l’Angleterre. Les principes restent les mêmes, les assurances aussi. Sauf qu’elle a fini par perdre. C’était contre l’Espagne lors de la demi-finale de la Ligue des nations le mois dernier. Elle s’était inclinée 2-1 à Milan et avait laissé de côté sa réputation d’invincible.

«Devenir encore meilleur»

Pas de quoi, pour autant, remettre en cause toutes les certitudes. «Le titre de champion d’Europe n’a pas changé grand-chose à l’équipe, si ce n’est qu’il nous permet de nous sentir plus forts, observe Mancini. Mais nous l’étions déjà avant notre titre et nous avons encore une grande marge de progression, de façon à devenir encore meilleur d’ici au Mondial.» Le match de vendredi n’est donc qu’une étape pour l’Italie.

Même s’il a l’allure d’une finale: «La Suisse n’est pas un adversaire facile, qui joue un excellent football. Je ne sais pas si elle a prévu quelque chose de spécial, mais elle jouera sans peur, comme elle le fait depuis un bon moment.» Le sélectionneur a le discours poli. Mais son désir de conquêtes reste vif.

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