Homicides – Les Etats-Unis restent bloqués dans une terrible spirale

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HomicidesLes États-Unis restent bloqués dans une terrible spirale

Aux États-Unis, en 2021, Covid, vente d’armes ou pauvreté ont élevé le nombre de meurtres. Pire, Philadelphie (535) et Chicago (774) ont atteint les plus hauts taux depuis le début des années 1990.

Gangrénée par la violence et la corruption, Chicago a approché les 800 homicides (774 en date du 19 décembre, selon le «Chicago Sun Times») en 2021,.

Gangrénée par la violence et la corruption, Chicago a approché les 800 homicides (774 en date du 19 décembre, selon le «Chicago Sun Times») en 2021,.

Getty Images via AFP

En 2021, plusieurs villes américaines, grandes métropoles ou moyennes, ont enregistré un nombre record d’homicides, une spirale de meurtres née l’année dernière en pleine pandémie de Covid-19, que les autorités peinent toujours à endiguer. En cause, selon les experts et témoins interrogés par l’AFP, le contrecoup du coronavirus et des traumatismes qu’il a causés, un rebond de l’économie qui n’a pas bénéficié à tous, et surtout le foisonnement des armes à feu.

Philadelphie a battu un funeste record, qui datait de 1990, avec au moins 535 homicides pour 1,5 million d’habitants. La «ville de l’amour fraternel» a dépassé New York et Los Angeles, les deux plus grandes villes des États-Unis. «Notre ville a un fort taux de pauvreté, d’insécurité alimentaire, de problèmes de logement, de problèmes psychologiques et un système éducatif sous-financé», explique Dorothy Johnson-Speight, directrice de Mothers in charge.

Le Covid a fait monter le sentiment de colère

Après la mort de son fils, tué à 24 ans pour une simple place de parking, elle a créé, en 2003, cette association, qui lutte contre la violence dans cette ville du nord-est du pays, berceau de la démocratie américaine. Le groupe, qui organise notamment des séances de gestion de la colère et soutient les familles de victimes d’homicides, a dû limiter ses activités pendant plusieurs mois à cause du Covid-19. «Cela a fait monter le sentiment de colère. Quand on n’a nulle part où aller pour le gérer, quand on n’a pas de soutien, ça peut empirer», ajoute Dorothy Johnson-Speight.

«Philadelphie a un fort taux de pauvreté, d’insécurité alimentaire, de problèmes de logement, de problèmes psychologiques et un système éducatif sous-financé.»

Dorothy Johnson-Speight, directrice de Mothers in charge

La capitale américaine, Washington (au moins 211 homicides), Albuquerque (100), Portland (au moins 70), Richmond (80) présentent aussi de tristes statistiques: «Ce pays est devenu fou», lance David Thomas, professeur de criminologie à l’Université Florida Gulf Coast. «Les gens sont en colère, contre tout, et avec cette frustration, tous les mécanismes de gestion du stress échouent», ajoute cet ancien policier afro-américain. Les jeunes, particulièrement issus des minorités, «s’embrouillent les uns les autres, ça dégénère sur Facebook, et ça se termine par des coups de feu».

23 millions d’armes vendues en 2020

Mais pour Jeff Asher, ancien membre de la CIA et analyste en statistiques criminelles, comme pour les autres spécialistes, la cause principale de cette vague d’homicides est «la hausse historique des ventes d’armes» depuis la pandémie. Près de 23 millions d’armes, un record, ont été vendues en 2020, selon la firme spécialisée Small Arms Analytics&Forecasting, qui prévoit un chiffre de 20 millions pour cette année.

«Tout le monde a une arme, c’est devenu la première ligne de défense, ou d’attaque, pour beaucoup de gens qui disent ‘’Je dois avoir une arme parce que tout le monde en a’’», affirme Michael Pfleger, un prêtre catholique qui milite depuis plus de 30 ans contre la violence à Chicago.

La métropole du nord du pays, gangrénée par la violence et la corruption, a approché les 800 homicides (774 en date du 19 décembre, selon le «Chicago Sun Times») en 2021, un record depuis 1994. La plupart des meurtres sont des règlements de comptes et les victimes sont en grande majorité afro-américaines, parfois des enfants victimes de balles perdues.

L’influence négative de la drill

Autorités et police aussi pointées du doigt

(AFP)

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