VenezuelaNicolás Maduro dit ignorer s’il sera candidat à la présidentielle
Le président vénézuélien Nicolás Maduro n’a pas encore officiellement annoncé s’il se présenterait à la présidentielle au Venezuela en 2024.
Le président vénézuélien Nicolás Maduro, que la plupart des observateurs et ses partisans donnent candidat à un troisième mandat en 2024, a assuré lundi lors d’une interview télévisée ignorer s’il se présenterait à la présidentielle.
«C’est encore prématuré. L’année commence à peine. Seul Dieu le sait. Pas Diosdado (Diosdado Cabello), Dieu. Attendons les scénarios électoraux (…) je suis sûr qu’avec la bénédiction de Dieu, nous prendrons la meilleure décision», a-t-il dit, faisant un jeu de mots entre Dieu et l’ancien vice-président Diosdado (Dieudonné) Cabello souvent considéré comme le numéro 2 du pouvoir vénézuélien.
Diosdado Cabello, actuel vice-président du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) a déjà dit à plusieurs reprises que le PSUV avait son candidat: Nicolás Maduro. Le candidat du pouvoir devrait affronter au deuxième semestre 2024 (date à fixer) l’ancienne député Maria Corina Machado qui a remporté haut la main la primaire de l’opposition et a réussi à rassembler la plupart des poids lourds derrière elle.
15 ans d’inéligibilité
Elle est pour le moment inéligible mais elle a déposé un recours devant la Cour suprême dans le cadre de négociations entre le pouvoir et l’opposition. Maria Corina Machado a été sanctionnée de 15 ans d’inéligibilité en raison d’une corruption présumée et pour trahison parce qu’elle avait soutenu les sanctions américaines contre le Venezuela. Washington répète que l’annulation de l’inéligibilité est une des conditions pour la levée définitive des sanctions.
Par ailleurs, le président Maduro a assuré lors de l’interview que l’intermédiaire du pouvoir Alex Saab, libéré par les États-Unis avant Noël, n’était pas son «homme de paille» comme l’assure Washington. «Je n’ai jamais eu d’homme de paille! Je n’ai jamais eu de compte bancaire à l’étranger. Je n’ai jamais eu de sociétés, de propriétés, et je ne veux pas en avoir dans ma vie, jamais…», promet-il. «Mes relations avec les hommes d’affaires nationaux et internationaux ont été et sont des relations de travail pour le pays.»
Alex Saab, décrit comme une cheville ouvrière des transactions financières du Venezuela à l’étranger, est accusé par la justice américaine d’avoir mis en place un système de détournement d’aide alimentaire au profit de Nicolás Maduro et de son gouvernement. Il a été libéré début décembre dans un échange de prisonniers avec Caracas. Il avait été arrêté en juin 2020 lors d’une escale technique au Cap-Vert et extradé en octobre 2021 vers les États-Unis qui l’accusaient de blanchiment d’argent.
Tensions
Le président est aussi revenu une nouvelle fois sur le différend sur l’Essequibo avec le Guyana voisin. «Nous traversons un moment de turbulence. Parce que le Guyana n’agit pas en tant que République coopérative du Guyana, mais en tant que Guyane britannique, acceptant qu’un navire de guerre se rende sur ses côtes et menace le Venezuela», a déclaré le président Maduro qui a lancé près de la frontière des exercices militaires impliquant plus de 5000 soldats, après l’annonce de l’arrivée d’un bateau de guerre britannique dans les eaux guyaniennes.
La tension entre Caracas et Georgetown est montée après le lancement en septembre d’appels d’offres pétroliers par le Guyana, puis le référendum organisé en réaction le 3 décembre au Venezuela sur un rattachement de l’Essequibo, territoire de 160’000 km2 riche en pétrole et ressources naturelles, administré par Georgetown et revendiqué par le Venezuela.
Le Venezuela soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l’époque de l’empire espagnol. Le Guyana argue que la frontière, datant de l’époque coloniale anglaise, a été entérinée en 1899 par une cour d’arbitrage à Paris. Ce que Londres défend également. Le président Maduro et son homologue guyanien Irfaan Ali se sont engagés lors d’une rencontre le 14 décembre à ne pas utiliser la force, mais les deux pays ont campé sur leurs positions.