FootballAu FC Sion, il y a un Constantin qui fait trembler les filets
Dans l’ombre de la famille Constantin, Thibault C. est en train de se faire une place au soleil. Les 12 pions qu’il a inscrits avec les M21 du club valaisan en font le meilleur buteur de 1e ligue.
- par
- Nicolas Jacquier
En Valais et bien au-delà des frontières cantonales, tout le monde connaît bien sûr Christian Constantin, indissociable du FC Sion. Le nom de Barthélémy Constantin, directeur sportif du club valaisan, s’est aussi largement imposé dans l’opinion publique. Mais à Tourbillon, il existe encore un autre Constantin, beaucoup moins connu que ses deux célèbres homonymes.
Thibault Constantin s’impose pourtant comme la meilleure gâchette du groupe 1 de première ligue. Alors que le championnat s’est mis en mode pause, l’attaquant des M21 sédunois a déjà planté 12 pions sous les couleurs de la réserve du FC Sion, qui pointe à un excellent 4e rang, à 3 points et un match en moins de la troisième marche du podium occupée par Echallens. «Ces statistiques font plaisir, savoure l’intéressé. Cela prouve aussi que j’ai franchi un palier. Je m’éparpille un peu moins en étant moins obnubilé par le but. Sur le terrain, je ne vis pas qu’à travers ça.»
Passé par Payerne avec l’ASF
À 29 ans, l’homme a déjà pas mal bourlingué, faisant presque office de vétéran auprès des espoirs valaisans. Trop souvent freiné par de multiples blessures pour autant de coups d’arrêt dans sa carrière – «Je n’ai jamais pu disputer une saison complète sans être à un moment donné blessé» –, le No 9 de Tourbillon était passé par le centre de formation de l’ASF à Payerne avant de rejoindre très vite, à l’âge de 16 ans, le FC Bâle. Après quatre ans au bord du Rhin, il avait regagné en 2015 son Valais natal pour porter les couleurs de Martigny, puis celles du FC Monthey jusqu’à l’été 2022. Entre-temps, des étapes lémaniques l’avaient conduit à Renens ainsi qu’au Team Vaud.
Désormais épanoui, regrette-t-il ses – parfois audacieux – choix de carrière? «Je ne vis pas de regrets mais cela m’a néanmoins fait comprendre certaines choses, répond-il avec franchise. Longtemps, il y a toujours eu quelque chose qui n’allait pas. Compte tenu de mes pépins physiques à répétition, j’ai même failli arrêter avant de m’apercevoir que j’aimais trop le foot pour tout lâcher. Avec le recul, je me dis aujourd’hui que le plus simple aurait peut-être été de rester à Sion…»
Comment vit-il la proximité avec la famille Constantin? «Je n’ai aucun lien de parenté avec elle. En Valais, c’est un nom assez répandu. Cela n’a pas empêché les médias de monter l’histoire en épingle. Quand je jouais à Bâle, un journal avait titré Constantin contre Constantin. Quand je suis arrivé là-bas, il y avait même des gens qui pensaient que j’étais le fils du président!»
Actif dans le coaching
Au bénéfice d’un contrat semi-pro à la Porte d’Octodure, Thibault, éducateur de la petite enfance de formation, s’est aujourd’hui investi professionnellement dans le coaching et la remise en forme aussi bien physique que mentale, notamment auprès de privés. Avec son amie, il possède une salle à Martigny. «Ma chérie s’occupe davantage de l’esprit et moi plutôt du corps…» Des services également proposés à Attalens (FR), où le couple habite.
Dorénavant à la croisée des chemins, le meilleur buteur du FC Sion n’a pas fait une croix sur l’univers des pros qu’il espère toujours rejoindre durablement. «Au fond de moi, reprend Thibault Constantin, j’y crois encore. Je me dis que c’est peut-être le bon moment… Après un premier essai sous l’ère Tramezzani, j’ai à nouveau eu l’occasion de m’entraîner avec la première équipe cette saison. Côtoyer ce qui se fait de mieux est enrichissant.»
Le destin lui sourira-t-il en 2024 en étant par exemple «transféré» dans le contingent de Didier Tholot? «Je rêve de pouvoir montrer ce que je vaux vraiment…»