États-Unis: la Floride interdit l’avortement à partir de 15 semaines de grossesse

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États-UnisLa Floride interdit l’avortement à partir de 15 semaines de grossesse

Le seuil légal pour les IVG passe de 24 à 15 semaines dans l’État américain. La nouvelle loi, promulguée jeudi par le gouvernement républicain, entrera en vigueur le 1er juillet.

La décision de réduire le délai pour avorter a suscité l’ire des «pro choice» qui l’ont fait savoir en manifestant, comme ici en janvier dernier devant les bureaux d’une sénatrice.

La décision de réduire le délai pour avorter a suscité l’ire des «pro choice» qui l’ont fait savoir en manifestant, comme ici en janvier dernier devant les bureaux d’une sénatrice.

AFP

Les femmes de Floride n’auront plus le droit d’avorter à partir de 15 semaines de grossesse selon la loi promulguée jeudi par le gouverneur républicain de cet État du sud-ouest des États-Unis. Le texte, qui entrera en vigueur le 1er juillet, réduit de 24 à 15 semaines de grossesse le seuil légal pour avorter.

Les seules exceptions prises en compte par cette nouvelle loi sont celles d’un «risque grave» pour la santé de la femme ou d’une anomalie létale du fœtus, mais pas en cas de viol ou d’inceste.

«Nous sommes ici aujourd’hui pour défendre ceux qui ne peuvent se défendre seuls», a déclaré Ron DeSantis en signant le texte lors d’un rassemblement de militants anti-avortement. «Cela représente la plus grande mesure de protection de la vie promulguée dans cet État depuis une génération», a-t-il ajouté.

Loi comparable à celle du Mississippi

«Cette interdiction de l’avortement est une attaque contre nos libertés les plus fondamentales: le droit de disposer de notre corps, de notre propre futur», a dénoncé dans un communiqué Stephanie Fraim, présidente pour le sud-ouest et le centre de la Floride de l’organisation Planned Parenthood qui gère de nombreuses cliniques pratiquant des IVG dans tous les États-Unis.

La loi de Floride est comparable à un texte du Mississippi, dont la légalité est en examen à la Cour suprême des États-Unis. La plus haute juridiction du pays, profondément remaniée par Donald Trump, doit rendre sa décision avant la fin juin. Lors de l’examen du dossier, ses juges conservateurs, désormais ultra-majoritaires (six sur neuf), ont laissé entendre qu’ils pourraient profiter de ce dossier pour réduire voire annuler le droit à l’avortement. Reconnu dans l’arrêt historique «Roe v. Wade» de 1973, ce droit est aujourd’hui valable tant que le fœtus n’est pas viable, soit vers la fin du deuxième trimestre.

Le Texas, encore plus restrictif

Galvanisés par la majorité conservatrice de la Cour, plusieurs États républicains ont adopté récemment des lois très restrictives sur l’avortement. Le Texas est allé le plus loin en interdisant d’interrompre toute grossesse dès que les battements de cœur de l’embryon sont perceptibles, environ quatre semaines après la fécondation. La Floride, comme l’Arizona ou la Virginie-Occidentale, a préféré suivre une voie médiane. Leur pari? Si la Cour se contente de réduire le seuil légal pour avorter, leurs lois pourront rester en vigueur.

(AFP)

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