Football – La place de Ricardo Rodriguez peut-elle être mise en danger?

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FootballLa place de Ricardo Rodriguez peut-elle être mise en danger?

Moins pertinent dans une défense à quatre qu’à trois, le latéral gauche a déçu pour les premières sorties sous Murat Yakin. De quoi envisager une certaine concurrence.

Valentin Schnorhk
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Valentin Schnorhk
Ricardo Rodriguez est encore un cadre pour le sélectionneur Murat Yakin. Mais le rôle de latéral gauche lui semble de plus en plus compliqué à tenir.

Ricardo Rodriguez est encore un cadre pour le sélectionneur Murat Yakin. Mais le rôle de latéral gauche lui semble de plus en plus compliqué à tenir.

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C’est un constat qui s’impose. L’évidence ne permet pas de le nier: le Ricardo Rodriguez de 29 ans n’est de loin plus le même que celui d’il y a sept ans. Ce n’est même pas lui faire offense: il s’agit simplement de noter que son jeu a – par la force des choses et le poids des années – évolué. Autrement dit, le Zurichois ne présente plus les mêmes capacités à enchaîner les allers-retours et faire peser une menace constante sur les défenses adverses.

«Jouer à trois ou quatre ne change rien pour moi. J’ai joué toute ma vie à quatre. Je sais comment jouer à ce poste.»

Ricardo Rodriguez, défenseur de l’équipe de Suisse

Rien de révolutionnaire. L’Euro avait déjà permis de le mettre en lumière. Notamment lorsque Vladimir Petkovic avait choisi de l’aligner sur le couloir extérieur de son 3-4-2-1 contre le Pays de Galles, puis lors de la déroute contre l’Italie. Avant que l’ancien sélectionneur ne replace Rodriguez dans la ligne des trois défenseurs, sur un côté gauche qui lui convenait si bien. Il ne l’empêchait pas d’apporter le surnombre dans les moments-clés (par exemple pour combiner avec Xhaka et Zuber contre la Turquie ou la France), lorsque le jeu le demandait. Et, surtout, pour participer aux sorties de balle et éliminer le pressing adverse. Bref, «Rici» s’intégrait parfaitement dans le projet.

Sauf que Murat Yakin a pris le relais, et a embarqué quelques-unes de ses idées cardinales. À commencer par celle d’évoluer à quatre défenseurs. Ce qui implique de considérer Rodriguez comme le latéral classique qu’il a été pendant tant d’années. Mais qu’il n’est même plus en club, où l’entraîneur du Torino Ivan Juric l’utilise dans sa ligne de trois. L’international aux 89 sélections n’y voit guère de problèmes: «Jouer à trois ou quatre ne change rien pour moi. J’ai joué toute ma vie à quatre. Je sais comment jouer à ce poste. J’ai fait 150 matches à Wolfsburg comme latéral. C’est simplement à moi de m’adapter rapidement, lorsque je passe du club à la sélection. Mais je peux le faire, et je le fais depuis des années.»

Ulisses Garcia, nouveau concurrent?

Il n’empêche, les prestations récentes de Rodriguez sous le maillot suisse n’ont pas convaincu. Tant contre l’Italie (auteur en plus de la bourde qui a amené le penalty de Jorginho stoppé par Sommer) qu’en Irlande du Nord, son apport offensif a été moindre. De quoi ouvrir un débat sur ses titularisations répétées? La tentation est importante. Même si la concurrence ne s’est jamais faite particulièrement menaçante. Loris Benito, par exemple, a passé les dernières années à soutenir plus qu’à revendiquer une place. Désormais sans club et non convoqué par Yakin, il a sans doute laissé passer sa chance.

Ulisses Garcia sera-t-il un candidat plus insistant? À 25 ans, le Genevois réalise un excellent début de saison en club. Avec Young Boys, il a ainsi déjà inscrit trois buts (en Super League et en Ligue des champions). Appelé pour la première fois en septembre, il est donc de retour, sans que cela ne choque. Comme s’il s’imposait comme le numéro deux logique au poste. «Je m’attendais à être convoqué, oui, admet le Genevois. Je l’espérais même. Mais pour dire que je suis la nouvelle doublure de Rodriguez, il faut le demander au sélectionneur. Moi, je suis simplement heureux d’être de nouveau dans l’équipe.»

Que pense son aîné? «Dans le football, il y a toujours de la concurrence, tempère Rodriguez. C’est un bon mec, nous parlons beaucoup. Nous sommes tranquilles à ce niveau. S’il a besoin de conseils, je peux toujours lui donner un coup de main. Je suis quelqu’un qui est ouvert à ouvert à chacun pour discuter.» Signe que le danger n’est pas encore trop prégnant? Il faut dire que Rodriguez est un cadre dans cette équipe de Suisse. Grand pote historique de Xhaka, notamment. Cela pèse.

S’adapter à ses capacités

Et sans le capitaine habituel, Murat Yakin doit assurément se reposer sur d’autres joueurs majeurs: «Bien sûr, le sélectionneur attend de moi que je parle, que je prenne des responsabilités, nous en avons discuté, acquiesce le latéral du Torino. Mais l’absence de Xhaka ne change pas grand-chose, je suis toujours le même, tout en encadrant les jeunes.» Sans doute que Rodriguez a encore du crédit. Logique.

Peut-être même que Yakin peut lui trouver une fonction qui sied mieux à ses capacités. À Belfast en septembre, il n’était par exemple que peu monté, offrant un soutien à la relance à Manuel Akanji et Nico Elvedi. Pendant que son alter ego à droite, Silvan Widmer, se plaçait beaucoup plus haut. Avec ballon, la Suisse s’animait en 3-1-4-2. Avec un Rodriguez dans son meilleur rôle. Parfait pour lui donner un peu de sursis.

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