CommentaireAlain Berset lentement sur les traces d’Emmanuel Macron
Avec son certificat Covid, la Suisse prend peu à peu le même chemin que la France et son pass sanitaire. Mais, de toute évidence, nous ne sommes pas doués pour les électrochocs.
- par
- Eric Felley
Avec les mesures annoncées par Alain Berset ce mercredi – qui pourraient entrer en vigueur assez rapidement au vu de l’évolution de la situation – il sera intéressant de voir ces prochains jours si les quelque 3,5 millions d’adultes non vaccinés en Suisse vont se ruer sur le vaccin. Une partie au moins pourrait le faire par intérêt. Ce serait le bon moment d’avoir sa première dose pour obtenir un certificat valable à la mi-octobre, lorsque les tests seront payants.
Ces dernières semaines, on constate qu’il a fallu environ 10 jours pour augmenter de 1% la proportion de la population entièrement vaccinée. 1%, cela représente 85 000 personnes. À ce rythme, il faudra environ quatre mois pour atteindre un million de vaccinés en plus. Ce qui nous porte à Noël! Mais, pendant ce temps, le virus continuera de circuler parmi les non vaccinés, au risque de surcharger les hôpitaux, comme le craint justement Alain Berset.
10 millions de «primo-vaccinés» en un mois en France
Il faudrait donc un électrochoc. En France, le 12 juillet, quand Emmanuel Macron a annoncé l’utilisation du pass sanitaire pour les restaurants et tant d’autres lieux publics, la réaction a été immédiate. Un million d’inscriptions pour la piqûre le premier jour. Un mois plus tard, le 12 août, le gouvernement français se félicitait de compter 10 millions de «primo-vaccinés» en plus. Au pro rata de la population, cela correspondrait à 1,3 million de personnes en Suisse.
L’intervention du président Macron a causé cet électrochoc dans la population, un réveil, un sursaut, une prise de conscience… Mais, de toute évidence, la Suisse n’est pas le pays des électrochocs. La courbe des vaccinations risque de frémir ces prochains temps, mais elle ne devrait pas bondir. La Suisse prend le chemin de la France à son rythme. Les terrasses restent libres de certificat, pas question de le demander pour les longues distances en train et, surtout pas, à l’entrée des centres commerciaux.