AsieBaisse record de la population à Hong Kong après une émigration massive
Plus de 110’000 personnes ont quitté Hong Kong entre la mi-2021 et la mi-2022. Un record sur une période de 12 mois, depuis le premier recensement en 1961.
Hong Kong a enregistré une baisse de sa population au cours de l’année écoulée, avec quelque 113’200 résidents ayant plié bagages, la ville maintenant parmi les mesures sanitaires les plus strictes au monde contre le coronavirus.
Selon des estimations évaluant la situation démographique en milieu d’année, la population de Hong Kong s’élève à 7’291’600 habitants, soit une baisse de 1,6% par rapport à la même période l’année précédente. Les chiffres publiés jeudi font état d’une fuite nette de 113’200 résidents entre la mi-2021 et la mi-2022, un record sur une période de 12 mois depuis le premier recensement en 1961.
Stratégie «zéro-Covid»
Cette situation s’explique en partie à cause des restrictions mises en place aux frontières pour lutter contre la pandémie, qui ont «interrompu l’afflux de population», a déclaré un porte-parole du gouvernement du centre financier. La population du territoire a commencé à diminuer en 2020 et la baisse ne montre aucun signe d’arrêt, selon les chiffres du gouvernement.
Autrefois carrefour asiatique du transport et de la logistique, Hong Kong est coupé du monde depuis plus de deux ans du fait de sa politique sanitaire draconienne, en ligne avec la stratégie «zéro-Covid» de la Chine. Au plus fort de l’épidémie cette année, les départs de résidents par les airs dépassaient souvent 2000 personnes par jour, tandis que les arrivées se réduisaient comme peau de chagrin.
Minimisé par Pékin
Le déclin de la population s’inscrit également dans une tendance plus générale d’exode des Hongkongais, dont beaucoup choisissent de s’installer à l’étranger en réaction à la répression par Pékin de la dissidence qui a fait suite aux manifestations pro-démocratie de 2019.
Le gouvernement n’a cessé de minimiser ces départs, affirmant que beaucoup reviendront un jour ou pourront être remplacés par des résidents venus de Chine continentale. Les autorités expliquent en partie la diminution de la population par le faible taux de natalité de la ville qui combine une population vieillissante avec l’un des taux de fécondité les plus bas d’Asie.
L’année dernière, Hong Kong a enregistré 26’500 décès de plus que de naissances, et 11’900 de plus l’année précédente. L’immigration de Chine continentale constituait autrefois l’un des principaux moteurs démographiques à Hong Kong, mais les chiffres récents sont restés faibles à cause de la fermeture des frontières.