Ski alpin: Commentaire: Marco Odermatt, merci de tuer le suspense

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Ski alpinCommentaire: Marco Odermatt, merci de tuer le suspense

Les victoires répétées du Nidwaldien brisent l’incertitude autour des courses. La question n’est plus de savoir qui va gagner, mais comment Odermatt va triompher.

Rebecca Garcia
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Rebecca Garcia
À dix courses du terme de la saison, Marco Odermatt a déjà remporté le classement général de Coupe du monde.

À dix courses du terme de la saison, Marco Odermatt a déjà remporté le classement général de Coupe du monde.

IMAGO/Beautiful Sports

Il y a un côté rassurant à compter un Marco Odermatt dans ses rangs. Véritable machine à gagner - il a remporté les 10 derniers géants de Coupe du monde - le Nidwaldien démontre une constance aussi redoutable qu’appréciable. Souvent vainqueur, presque omniprésent sur les podiums des disciplines qu’il dispute, le prodige suisse est si rapide skis aux pieds qu’il a déjà cassé le suspense du classement général.

Certains pensent que c’est mauvais pour le sport. Il y a certainement un peu de vrai là-dedans. Après tout, le règne de Lewis Hamilton chez Mercedes en Formule 1 a lassé bien des fans. Tout comme celui de Max Verstappen au volant de sa Red Bull actuellement. Quand l’Autrichien Marcel Hirscher ne faisait que gagner sur le cirque blanc c’était la soupe à la grimace pour les autres. Que dire encore des saisons glorieuses de certains clubs, comme le FC Barcelone, le Real Madrid, le Bayern Munich, Manchester City ou encore le Paris Saint-Germain?

Quand on se place parmi les adversaires de ces grands gagnants qui plient le classement aussi tôt dans la saison, on a de quoi accuser le coup. Toutes les courses, toutes les rencontres restantes sont synonymes de baroud d’honneur. Les tentatives peuvent sembler bien vaines à l’heure où les enjeux disparaissent. Il ne faut pas omettre les côtés positifs pour autant.

Le bonheur du prévisible

D’accord, il n’y a plus de mystère sur l’attribution du grand globe de cristal. D’autres skieurs sont parvenus à chatouiller, et même devancer le Suisse au cours de la saison. Puis ils se sont effacés en raison des blessures ou d’une machinerie moins bien huilée que celle du triple vainqueur du classement général.

Ceux qui prennent des billets pour voir une épreuve sont presque assurés de voir le Nidwaldien sur le podium. Peu importe le tracé, le type de neige ou la langue dans laquelle commander son thé à la menthe, il y a presque toujours un Marco Odermatt sur le devant de la scène.

L’homme, le sportif et l’artiste

Franchement, pour avoir vu bien des fans de ski se précipiter au pied des pistes pour le voir, ça a vraiment du bon. On s’amuse à parler de la «Odimania». Le phénomène est réel, et a amené un regain d’intérêt pour des personnes jusque-là pleinement satisfaites de regarder la course à la télévision.

Voir le meilleur géantiste du monde dompter la piste représente un vrai spectacle. La performance relève davantage de l’art que d’un froid parcours chronométré. «Odi» sur ses skis, c’est la chorégraphie d’un funambule qui a toutes les raisons de basculer, mais qui tient sur ses jambes.

L’artiste a réalisé le coup du chapeau. Il faut y voir une réjouissance, puisqu’il entretient l’espoir de démonstrations toujours plus raffinées. «Odermatt 1er» ou «Odermatt le Rapide», il n’y a qu’à prendre son billet et aller voir de ses propres yeux le spectacle plutôt que l’intrigue.

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