Corruption: Deux anciens présidents mis en cause lors d’un procès au Panama

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CorruptionDeux anciens présidents mis en cause lors d’un procès au Panama

Ricardo Martinelli et Juan Carlos Varela, anciens présidents du Panama, sont accusés d’avoir reçu des pots-de-vin versés par le groupe Odebrecht.

L’ancien président du Panama, Juan Carlos Varela, le 25 février 2019.

L’ancien président du Panama, Juan Carlos Varela, le 25 février 2019.

AFP

Deux anciens présidents du Panama, Ricardo Martinelli et Juan Carlos Varela, ont été mis en accusation vendredi par le parquet, lors des audiences préliminaires d’un méga-procès anticorruption qui s’est ouvert cette semaine dans la capitale du pays.

Les deux hommes, qui se sont succédé à la tête du Panama entre 2009 et 2014, n’étaient pas présents à l’audience. Ils sont accusés d’avoir reçu des pots-de-vin versés par le groupe de construction brésilien Odebrecht. La multinationale a reconnu devant la justice américaine avoir distribué des millions de dollars pour se voir attribuer des contrats de travaux publics au Panama.

Sociétés-écrans

Outre Ricardo Martinelli et Juan Carlos Varela, une cinquantaine de personnes sont mises en cause dans ce procès, dont plusieurs anciens ministres. En 2016, le groupe Odebrecht avait reconnu devant un tribunal de Brooklyn (États-Unis) avoir distribué plus de 788 millions de dollars de pots-de-vin dans toute l’Amérique latine, dont 59 millions de dollars pour le seul Panama.

Le groupe brésilien s’est vu notamment adjuger la construction des deux lignes de métro de la ville de Panama, l’agrandissement de l’aéroport international de la capitale, ainsi que plusieurs tronçons du boulevard de front de mer de la ville.

Le premier des deux ex-chefs de l’État à être mis en accusation vendredi a été Juan Carlos Varela (2014-2019). Le parquet l’accuse d’avoir reçu de l’argent d’Odebrecht à travers des sociétés-écrans et sur des comptes bancaires à l’étranger entre 2008 et 2014, lorsqu’il était président du parti de droite «Panamiste» et vice-président du pays.

«Structure illégale»

Selon ces accusations, le parti de Juan Carlos Varela a reçu d’Odebrecht 10 millions de dollars, et les comptes en banque où transitait l’argent étaient notamment destinés à faire passer de l’argent au chef du parti. Selon le parquet, Juan Carlos Varela a reçu de l’argent d’Odebrecht également durant son mandat présidentiel, ce que conteste l’accusé.

L’ancien président Ricardo Martinelli (2009-2014), un prospère homme d’affaires qui possède notamment une chaîne de supermarchés, est lui aussi accusé d’avoir reçu illégalement de l’argent d’Odebrecht. Ricardo Martinelli avait «pleinement conscience de l’origine illicite des fonds» et avait même mis sur pied «toute une structure illégale» pour collecter les pots-de-vin, selon l’acte d’accusation lu à l’audience de vendredi.

Deux fils de Ricardo Martinelli, détenus aux États-Unis après avoir été extradés du Guatemala où ils avaient été arrêtés, se sont de leur côté déclarés coupables d’avoir reçu 28 millions de dollars du groupe de BTP brésilien.

(AFP)

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