Guerre en UkraineUne alpiniste ukrainienne veut priver les Russes de montagne
La première femme de son pays à avoir gravi l’Everest et le K2 clame «pas de paix, pas d’ascension» pour les Russes. Et elle a pris les armes pour résister à l’invasion.
![Michel Pralong](https://media.lematin.ch/4/image/2024/01/11/ee8c66ba-d9f8-4545-a733-0ee9fe5534f2.png?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C19%2C1104%2C621&fp-x=0.5027173913043478&fp-y=0.41488020176544765&crop=focalpoint&s=4a5cf81557e60798f8117d477cb937c7)
Irina Galay, qui est la première Ukrainienne à avoir gravi l’Everest et le K2, a appelé sur les réseaux sociaux à priver les alpinistes russes d’ascension. Sous le slogan «No Peace, no Climb» (pas de paix, pas d’ascension), la jeune femme de 33 ans explique sur Instagram que «tant que la guerre est poursuivie par le peuple russe, par le gouvernement russe et par le président russe, tous les Russes doivent être empêchés et interdits d’avoir le privilège de grimper. Et si vous êtes un citoyen russe qui n’est pas d’accord avec cette guerre, annulez votre expédition et trouvez un moyen d’aider ou de protester».
Irina Galay, désignée en Ukraine femme du IIIe millénaire 2018, a multiplié les ascensions depuis 2013, atteignant le sommet de l’Everest en 2016 et celui du K2 en 2021. Aujourd’hui, elle a annoncé s’être enrôlée dans les forces armées de sa ville de Moukatchevo, certes très à l’ouest, proche de la Slovaquie et de la Hongrie, mais elle déclare: «Grâce à mon expérience en montagne, je n’avais pas peur de rejoindre l’armée. Si j’ai été assez courageuse pour gravir le K2, alors je dois accepter mon destin et être prête à protéger ma maison», peut-on lire sur le site Outside.
Le Népal délivre toujours des permis
Elle n’est pas la seule à vouloir priver les Russes d’alpinisme. L’ambassade d’Ukraine à Dehli, en Inde, a transmis une note diplomatique au gouvernement népalais qui demande d’interdire aux équipes russes le droit de gravir les sommets himalayens. Dans la même logique que l’interdiction d’athlètes russes par de nombreuses fédérations sportives internationales, suite à l’invasion en Ukraine.
La demande aurait été faite le 21 mars mais l’ambassade du Népal a dit à la BBC n’avoir rien reçu. Et les autorités népalaises continuent à délivrer des permis. «Nous pensons que nos montagnes sont des atouts mondiaux et que les citoyens de tout pays désireux de les visiter pour parvenir à la paix devraient être autorisés à le faire, tant qu’ils le font dans le cadre de nos dispositions légales» a déclaré le directeur général du département du tourisme du Népal, Taranath Adhikari.
Neuf alpinistes russes ont reçu un permis ce printemps, un pour gravir l’Annapurna (8091 m), les huit autres pour des sommets inférieurs à 6500 m. Selon la BBC, 35 alpinistes ukrainiens avaient prévu de venir au Népal mais tous ont annulé en raison de la guerre. Des Russes auraient également renoncé à venir.