CyclismeMis de côté, «Superman» a gagné 9 des 10 étapes de son Tour national
Licencié par Astana en raison de liens troubles avec le sulfureux docteur Marcos Maynar, Miguel Angel Lopez court pour une équipe colombienne de 3e division. Il vient d’écraser sa boucle nationale.
- par
- Robin Carrel
Le prologue de moins de 8 km et quasiment plat? Gagné avec 17 secondes d’avance sur son dauphin Fabio Duarte. La 1re étape? Remportée au sprint. La 2e? Ce sera sa seule défaite de la semaine, au sprint encore une fois, face à Jonathan Guatibonza. Les 3e, 4e, 5e, 6e, 7e et 8e étapes, ainsi que le contre-la-montre final? Tout gagné…
Au final, le vainqueur du Tour de Suisse en 2016 a mis 6’17 dans la vue au 2e du général Rodrigo Contreras et 7’12 au 3e, Wilson Estiben Peña. Autant dire que quand on était un des cadors dans la montagne au niveau World Tour et qu’on se retrouve à pédaler pour une formation colombienne de 3e niveau, la différence est vite abyssale.
Mais voilà, Miguel Angel Lopez a fini par payer ses rapports un peu trop étroits avec le docteur Marcos Maynar, suspecté d’être à la tête d’un trafic de produits dopants découvert par des enquêteurs espagnols en juillet dernier. D’abord suspendu provisoirement par son équipe Astana, il a finalement été viré en décembre 2022.
Le coureur n’a en revanche pas été inquiété par l'Union cycliste internationale dans cette affaire et il a toujours le droit de courir. Mais aucune formation de haut niveau n’a osé lui proposer un contrat, d’autant plus que le champion de Colombie du contre-la-montre est réputé pour avoir un caractère assez particulier.
Lopez est donc privé des principales courses internationales et fait régner la terreur sur des épreuves de moindres importances, notamment les classées 2.2 par l’UCI. Il a ainsi remporté en début de saison le général du très coté Tour de San Juan (Arg) et ensuite celui du Tour de Catamarca (Arg). Il s’est aussi imposé au général de la Vuelta al Tolima (Col), a gagné deux étapes sur la Vuelta Bantrab (Gua), une autre sur le Tour du Gila (USA) et un chrono sur la Walmart Joe Martin Stage Race (USA). De quoi dégoûter la maigre concurrence.