Canton de BerneCe que disent les mesures d’un climatologue à Bienne
Les milieux urbains sont plus affectés que les campagnes, selon les données récoltées par un Mortiz Gubler.
![Vincent Donzé](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/25/751d7ea0-c3b6-4a27-8383-dcc473c55bb5.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C2048%2C1536&fp-x=0.5&fp-y=0.5&crop=focalpoint&s=5391b0d5c1ef3f2e4412468145cfbd47)
![Il faisait chaud, très chaud au cœur de la ville de Bienne, mardi soir. Il faisait chaud, très chaud au cœur de la ville de Bienne, mardi soir.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/a07256bd-a71a-4980-a000-670aaea4972b.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1536&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=01209a29431f2403cd5a22c63c1a7a34)
Il faisait chaud, très chaud au cœur de la ville de Bienne, mardi soir.
lematin.ch/Vincent DonzéLa chaleur est plus forte dans les villes que dans les campagnes. Le climatologue Moritz Gubler, qui a installé réseau de mesures des températures à Bienne, en a fait la démonstration, rapporte «Le Journal du Jura».
À 31 ans, Moritz Gubler est climatologue et enseignant. Il mène des recherches sur le climat urbain et les îlots de chaleur à l’Institut de géographie de l’Université de Berne. Avant de poser ses thermomètres à Bienne, son groupe de recherche en climatologie a exploité pendant quatre ans un réseau de mesures similaire en ville de Berne.
![Le thermographe officiel a pulvérisé des sommets lundi et mardi à Bienne. Le thermographe officiel a pulvérisé des sommets lundi et mardi à Bienne.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/a4e903ce-ca55-4d5d-a8f5-d29631c5632b.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1536&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=b67fab58a143321a2103e95479356c79)
Le thermographe officiel a pulvérisé des sommets lundi et mardi à Bienne.
lematin.ch/Vincent DonzéSi les villes surchauffent, c’est par manque de végétation, mais Moritz Gubler met en avant l’impact des rayons solaires sur les matériaux urbains: béton, pierre et asphalte ont une grande capacité d’accumulation de chaleur.
En ville, les bâtiments piègent les rayons: la chaleur absorbée est renvoyée en direction du sol, au lieu de se répandre dans l’atmosphère. Freiné par les constructions, le vent ne sert pas de climatisation naturelle.
Phénomène nocturne
La taille et la densité des constructions comptent beaucoup pour Moritz Gubler. Dans les grandes villes suisses, les différences de température liées aux immeubles peuvent atteindre six à huit degrés. À l’échelle mondiale, des différences allant jusqu’à 12 degrés ont été constatées à Montréal ou à Mexico City.
Les variations surviennent surtout la nuit: le phénomène des îlots de chaleur urbains est un phénomène nocturne. «Pendant la nuit, les zones rurales environnantes se refroidissent plus rapidement, tandis que la ville retient davantage la chaleur», a indiqué le chercheur au «Journal du Jura».
![Mardi à 19 heures, la température se montait à 42 degrés à la place de la Fontaine. Mardi à 19 heures, la température se montait à 42 degrés à la place de la Fontaine.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/bc21f4c1-1baf-4648-ba2a-4c3174f21005.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1536&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=8e5c612011283760c4194ea51957fdde)
Mardi à 19 heures, la température se montait à 42 degrés à la place de la Fontaine.
lematin.ch/Vincent Donzé«Il faut s’attendre à l’avenir à un climat semblable à celui de Valence pour la ville de Berne», pronostique Moritz Gubler. Bienne est située 100 m plus bas que Berne et surtout, la cité horlogère possède un lac. Pendant la journée, cette étendue d’eau provoque un effet rafraîchissant grâce à une évaporation accrue. La nuit, par contre, le lac a un effet réchauffant, l’eau étant un accumulateur de chaleur.
![Le climatologue Moritz Gubler a installé à Bienne un réseau de mesures des températures. Le climatologue Moritz Gubler a installé à Bienne un réseau de mesures des températures.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/c5a195fc-e92c-4feb-8993-b0431e5803e7.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1449&fp-x=0.5&fp-y=0.5003450655624568&s=aac541497823bc38fb123bb2f678aff4)
Le climatologue Moritz Gubler a installé à Bienne un réseau de mesures des températures.
DRBerne n’a ni le Jura, ni les gorges du Taubenloch, d’où de l’air froid est canalisé vers la ville de Bienne. Il s’agit de renforcer la végétalisation en plantant des arbres, quand l’espace est disponible pour les racines. Des plantations temporaires sont utiles, comme les containers disposés dans la zone piétonne de Bienne. Une autre idée consiste à refléter une partie du rayonnement par des surfaces plus claires: Los Angeles expérimente la peinture blanche dans les rues.
![Des bacs, et même des containers à fleurs ont été installés dans la zone piétonne de Bienne. Des bacs, et même des containers à fleurs ont été installés dans la zone piétonne de Bienne.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/320636ef-3414-45e5-aa7b-caa6cb2fba4b.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1536&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=5a32f488ccc5387ea5de731159e2abc7)
Des bacs, et même des containers à fleurs ont été installés dans la zone piétonne de Bienne.
lematin.ch/Vincent DonzéLes revêtements en gravier sont également intéressants. Ils réfléchissent la lumière plusieurs fois dans différentes directions et permettent l’évaporation de l’eau du sol. Selon Markus Brentano, responsable du Service des espaces verts de la Ville de Bienne, «les arbres, c’est le must», comme il l’a déclaré au «Journal du Jura».
![Sur une terrasse cette semaine au Noirmont, à une altitude de 971 mètres. Sur une terrasse cette semaine au Noirmont, à une altitude de 971 mètres.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/9da5c42a-d099-45c8-a958-286bd6b06887.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C1134%2C889&fp-x=0.5&fp-y=0.500562429696288&s=2b3623c9e4e754d326ddaf496e43e5e7)
Sur une terrasse cette semaine au Noirmont, à une altitude de 971 mètres.
FacebookLe thermomètre de Markus Brentano, c’est son short, mouillé quand il passe devant la façade noire et réfléchissante du magasin Manor. «Aujourd’hui, à Bienne, c’est comme à Montpellier il y a quelques décennies», a-t-il déclaré.
Des oliviers retournés à l’état sauvage s’épanouissent sur un terrain vague de la rue Alfred-Aebi. Quant aux amandiers plantés à titre d’essai au parc municipal, ils ont passé l’hiver sans problème.
![Des amandiers ont été plantés au parc municipal de Bienne. Des amandiers ont été plantés au parc municipal de Bienne.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/fc01ae31-255a-4549-a2a1-97db1391769f.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1536&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=9600729d8ef36139e775d9683e13938a)
Des amandiers ont été plantés au parc municipal de Bienne.
lematin.ch/Vincent DonzéLes arbres ingurgitent de grandes quantités d’eau: un tilleul adulte boit 200 litres par jour par temps chaud, un chêne jusqu’à 1000 litres.