Pénurie de gazBaisse du chauffage en hiver? «On ne va pas devenir un état policier!»
Le Conseil fédéral avance à petits pas sur son plan pour éviter une pénurie. L’accent est notamment mis sur le chauffage, très gourmand en gaz.
- par
- Yannick Weber
Sur la pénurie d’énergie, le Conseil fédéral est finalement sorti de sa réserve mercredi, sans prendre toutefois de mesures majeures. D’ailleurs, après l’exposé de Simonetta Sommaruga et de Guy Parmelin en conférence de presse, un journaliste a posé la question: «Vous êtes venus aujourd’hui pour quoi?» Car le gouvernement n’a que «décidé de principes» et indiqué «soutenir un objectif volontaire de réduction de la demande de gaz». Son objectif: consommer cet hiver 15% de gaz de moins que la moyenne des cinq dernières années.
Retrouvez toutes les infos dans notre suivi en direct de la conférence de presse.
Télétravailler et débrancher les ordis au bureau
La Confédération veut montrer l’exemple. Comme le gaz est surtout utilisé pour le chauffage, il est imaginé de recourir au télétravail pour une part des collaborateurs et regrouper ceux qui travailleront en présentiel dans quelques bâtiments de l’administration, ce qui permettrait de ne plus chauffer ceux qui resteraient vides.
On parle aussi «de baisser la température dans les bâtiments, débrancher les appareils qui ne doivent pas obligatoirement fonctionner et limiter l’utilisation d’appareils électriques détenus à titre personnel». La campagne de sensibilisation à destination de la population sera, elle, lancée fin août. La température des pièces dans les logements y sera aussi abordée. Guy Parmelin a toutefois voulu rassurer les plus frileux: «Nous ne pouvons pas ordonner aux gens de baisser la température à 16 degrés. On ne va pas devenir un état policier.»
Et après viennent les interdictions
Pas de mesures contraignantes... seulement à ce stade. Car ce même jour, le Conseil fédéral a tout de même chargé l’administration de présenter, la semaine prochaine, le plan concret en matière de restrictions, d’interdictions et de contingentements de la consommation en cas de pénurie. «Si les mesures volontaires ne suffisent pas, nous devrons passer à cette étape», a noté Guy Parmelin.
Le tout sera mis «en consultation, de sorte que les acteurs concernés sachent assez tôt quelles seront leurs tâches et leurs obligations en cas de pénurie». «L’utilisation de gaz dans les domaines du sport, des loisirs ou du bien-être, ou encore l’utilisation de chauffages à gaz sur les terrasses, par exemple, pourraient être interdites», illustre le gouvernement.