Etude – Les conflits au bureau, première cause d’arrêt de travail d’origine psy

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ÉtudeLes conflits au bureau, première cause d’arrêt de travail d’origine psy

Une étude de l’assurance maladie SWICA montre que les incapacités de travail pour raisons psychiques durent en moyenne environ sept mois et qu’elles sont parfois irrémédiables.

Les conflits conduisent davantage à un arrêt que la surcharge de travail.

Les conflits conduisent davantage à un arrêt que la surcharge de travail.

Getty Images/iStockphoto

Les conflits sur le lieu de travail font très mal. C’est ce que révèle ce jeudi une enquête réalisée par WorkMed, un centre de compétences en psychiatrie de Bâle-Campagne, en partenariat avec l’assurance maladie SWICA. «On estime que 57% des incapacités de travail d’origine psychique sont déclenchées par des conflits sur le lieu de travail», dit l’étude. C’est plus, par exemple, que le stress à cause du surmenage.

Même si la durée des arrêts de travail est sujette à de fortes disparités entre les branches d’activité, SWICA note que «les incapacités de travail pour raisons psychiques durent en moyenne 218 jours (environ sept mois) et représentent, dans 95% des cas, des arrêts de travail à temps plein».

Niklas Baer, responsable de WorkMed, fait également état de statistiques inquiétantes: «Dès lors qu’une personne salariée se trouve en incapacité de travail à cause d’un conflit, elle a peu de chances de réintégrer son poste de travail.»

«C’est une mégatendance des vingt dernières années que le nombre de maladies psychiques diagnostiquées augmente fortement», explique M. Baer dans une interview pour le «Tages-Anzeiger». Une situation qui ne s’explique pas par une hausse des personnes souffrant de telles maladies mais par l’augmentation de la prise de conscience et de l’acceptation de telles maladies. «Rien qu’en Suisse, un demi-million de personnes suivent un traitement psychiatrique chaque année. C’est un progrès», poursuit-il.

Éviter la perte d’emploi

Pour lui, «il faut prendre des mesures suffisamment tôt et impliquer toutes les parties prenantes – médecins, employeurs, personnes salariées – de manière à désamorcer une telle escalade par la prévention». Au vu des résultats de l’enquête, SWICA a imaginé une série de quatre mesures «qui pourraient permettre d’éviter des arrêts de travail de longue durée»:

  • Davantage de soutien et une meilleure formation des médecins traitant «pour mieux gérer les certificats d’incapacité de travail et aider les patients à garder leur emploi»;

  • L’élaboration de lignes directrices «expliquant comment agir dans des situations compliquées et comment aider les personnes en arrêt de travail à garder un pied dans le monde du travail sur le long terme»;

  • Une meilleure sensibilisation des employeurs «à un ancrage de la prévention par un comportement bienveillant et une intervention précoce», plutôt que quand il est trop tard;

  • Un meilleur soutien des entreprises par les compagnies d’assurances «par une approche préventive et pragmatique afin d’éviter qu’une situation ne dégénère».

L’objectif final est bien sûr d’éviter la perte d’emploi, conclut SWICA.

Enquête représentative

(aze)

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