Nouveau mandatJens Stoltenberg reconduit à la tête de l’Otan
Faute d’avoir trouvé un candidat pour lui succéder, le patron de l’Otan a été reconduit dans sa fonction ce mardi. Il est à la tête de l’Alliance depuis 2014.
Les membres de l’Otan ont reconduit mardi pour un an le Norvégien Jens Stoltenberg à la tête de l’Alliance, faute d’avoir pu trouver un candidat pour lui succéder, 16 mois après le début de l’invasion russe en Ukraine. «Je suis honoré de la décision des alliés de l’Otan d’étendre mon mandat de secrétaire général jusqu’au 1er octobre 2024», a tweeté l’ancien Premier ministre norvégien, 64 ans, à la tête de l’Alliance depuis 2014.
«Les liens transatlantiques entre l’Europe et l’Amérique du Nord ont garanti notre liberté et notre sécurité depuis près de 75 ans, et, dans un monde plus dangereux, notre Alliance est plus importante que jamais», a-t-il souligné, à quelques jours d’un sommet crucial à Vilnius.
«Un signal très clair»
La question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan sera au cœur de la grand-messe de l’Alliance dans la capitale lituanienne. Si une adhésion tant que l’offensive militaire russe se poursuit est exclue, Kiev veut des assurances pour la suite. «Nous avons besoin d’un signal très clair et intelligible lors du sommet de Vilnius, selon lequel l’Ukraine peut devenir un membre à part entière de l’Otan après la guerre», a récemment martelé le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
La prolongation de Jens Stoltenberg, attendue depuis plusieurs semaines, a été entérinée lors d’une réunion des ambassadeurs des 31 pays membres au siège de l’organisation, à Bruxelles. Elle signifie qu’il sera présent en juillet 2024 au sommet du 75e anniversaire de l’Otan, à Washington, après une décennie à la tête de l’organisation. S’il répétait qu’il ne cherchait pas être prolongé, il n’avait jamais fermé la porte à une telle hypothèse.
Plusieurs noms ont circulé ces derniers mois pour lui succéder, parmi lesquels ceux de la Première ministre danoise Mette Frederiksen et du ministre britannique de la Défense Ben Wallace, mais aucun n’a finalement été retenu.
Certains diplomates s’inquiètent que le choix de son successeur, reporté d’un an, ne soit rendu plus difficile encore par l’approche des élections européennes (juin 2024), qui donneront le coup d’envoi du renouvellement des postes-clés des principales institutions de l’UE, mais aussi américaines (novembre 2024).
«Temps difficiles»
Le président américain Joe Biden a salué le «leadership constant» de Jens Stoltenberg, qui a «permis à notre Alliance de relever les défis les plus significatifs en matière de sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale». «Excellente nouvelle», s’est félicité le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba. «Les temps difficiles exigent un leadership fort. Jens Stoltenberg l’a démontré. Je suis impatient de poursuivre notre coopération».
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak, qui avait soutenu la candidature de Ben Wallace, a simplement salué l’évolution de l’Otan face «à de nouvelles menaces» sous le leadership du Norvégien et s’est dit déterminé à «poursuivre ce travail ensemble».
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a bouleversé la sécurité en Europe et rebattu les cartes, poussant la Finlande et la Suède à vouloir rejoindre le parapluie protecteur de l’Otan. L’article 5 de l’Alliance stipule qu’une attaque contre un membre «sera considérée comme une attaque contre tous les membres».
Le 31e pays de l’Otan
Après trois décennies de non-alignement militaire, la Finlande, qui partage une frontière de 1300 kilomètres de long avec la Russie, est devenue début avril le 31e pays membre de l’Otan. Le sort de la Suède se heurte encore aux objections de la Turquie. Des pourparlers sur ce dossier sont prévus jeudi à Bruxelles avec des représentants des deux pays.
Un incident la semaine dernière est encore venu refroidir les relations entre Ankara et Stockholm. Un Irakien a brûlé un exemplaire du Coran devant la principale mosquée de Stockholm, ce qui a provoqué l’indignation dans le monde musulman et de sévères critiques du président turc Recep Tayyip Erdogan contre la Suède.