FootballSaison réussie ou ratée? Le bilan des internationaux suisses
Alors que la saison de clubs 2022-23 a touché à sa fin, les membres de l’équipe nationale n’ont pas tous vécu la même année. Revue d’effectif, entre tops et flops.
- par
- Valentin Schnorhk Tenero (TI)
Il n’est jamais évident au bout d’une longue et éprouvante saison de clubs de se rendre au chevet de son équipe nationale. Puisque la Suisse va bien, c’est un petit peu plus simple, même si les rencontres à venir en Andorre (vendredi) et contre la Roumanie à Lucerne (lundi 19) ne sont pas les plus envoûtantes qui soient.
Reste que ces dates quasi-estivales ont un avantage: la saison est terminée et les esprits sont libérés, au moins à court terme. Pendant que les internationaux peuvent réellement se concentrer sur l’équipe de Suisse, l’heure est de faire un bilan de leurs performances saisonnières. Et il est globalement positif.
Les tops
Manuel Akanji (Manchester City): Impossible de passer à côté. Encore moins après sa bonne performance en finale de Ligue des champions, qui concrétise un triplé pour City après la Premier League et la Cup. Pour sa première saison en Angleterre, qui plus est dans le meilleur club du monde actuellement, le Zurichois de 27 ans s’est fait une sacrée réputation. Difficile d’imaginer plus beau destin, d’autant qu’il a été titulaire durant presque toute la saison. Une valeur désormais sûre du football européen.
Granit Xhaka (Arsenal): Il restera toujours l’amère déception de ce titre de champion d’Angleterre finalement perdu. Mais Arsenal a été l’un des grands animateurs du football européen cette saison, et Granit Xhaka y a réalisé son meilleur exercice. Statistique, déjà, parce qu’il a inscrit 7 buts en Premier League, en plus de 7 passes décisives, mais son rôle de relayeur gauche imaginé par Mikel Arteta l’a surtout projeté dans une autre dimension. À 30 ans, il quittera vraisemblablement les Gunners cet été pour l’Allemagne (le Bayer Leverkusen est en pôle) par la grande porte.
Fabian Schär (Newcastle): Ce sont ses mots: «J’ai réalisé la meilleure saison de ma carrière», consent le Saint-Gallois. À 31 ans, Schär s’apprête à redisputer la Ligue des champions, qu’il n’avait plus jouée depuis qu’il a quitté le FC Bâle en 2015. Avec 36 matches disputés, le défenseur central a composé une paire axiale performante avec Sven Botman pour les Magpies. Ce qui les a menés à la 4e place de Premier League. Reste qu’en équipe nationale, il semble toujours devancé dans la hiérarchie par Nico Elvedi.
Gregor Kobel (Borussia Dortmund): Dans un monde un peu plus logique, Gregor Kobel aurait retrouvé l’équipe de Suisse dans la peau du gardien du champion d’Allemagne. Pas de chance, c’est son coéquipier Yann Sommer qui peut s’en targuer, après une dernière journée où le Borussia Dortmund a laissé filer le titre de manière assez incompréhensible. Qu’importe, le portier de 25 ans a réalisé une saison pleine, en étant le gardien de Bundesliga qui a obtenu la meilleure note moyenne tout au long de l’année dans le magazine spécialisé «Kicker». De plus en plus proche des meilleurs.
Les flops
Denis Zakaria (Chelsea): Comment ne pas y voir un traquenard? Prêté par la Juventus en début de saison, le Genevois a atterri dans un club de Chelsea où la politique sportive n’avait aucune cohérence et où les joueurs n’ont cessé de s’empiler. Bref, impossible pour le milieu suisse de s’y faire une vraie place. Au total, il n’aura porté le maillot des Blues que 11 fois, souvent par bribes, avant de ne plus jamais être convoqué en fin de saison. On gardera toutefois en mémoire les quatre matches disputés après la pause Coupe du monde, où il a démontré être au niveau sportif, avant de se blesser. Sans doute pas conservé par la Juventus, il devra trouver le bon club cet été.
Haris Seferovic (Galatasaray, puis Celta Vigo): Il est encore international suisse et présent au Tessin cette semaine parce que les blessés se sont accumulés dans le secteur offensif (Embolo, Okafor, Itten). Mais à vrai dire, il n’y a plus vraiment de raison et de légitimité à compter avec le natif de Sursee, malgré son expérience internationale non négligeable. Après une demi-saison blanche à Galatasary, Seferovic a rebondi cet hiver au Celta Vigo, où il a eu le mérite de rejouer, en marquant trois petites fois. C’est peu et cela ne justifie pas pour l’instant de continuer de planifier avec lui. Pourra-t-il rebondir?
La révélation
Zeki Amdouni (Bâle): Si Seferovic a perdu du terrain, Zeki Amdouni en a véritablement gagné ces derniers mois. Au point de devenir presque indispensable à l’équipe de Suisse, lui qui enchaînera les matches de l’équipe A avant de rejoindre les M21 pour l’Euro. La demi-saison du buteur genevois aura été exceptionnelle, avec 20 buts inscrits, dont 7 en Conference League, où il aura largement contribué à l’épopée bâloise. Profil unique dans le football suisse, Amdouni s’est dessiné un avenir, dont on ne connaît pas encore les couleurs qui l’orneront.
La déception
Remo Freuler (Nottingham Forest): Parti de l’Atalanta Bergame en idole pour tenter l’aventure en Premier League l’été dernier, Freuler n’a pas autant trouvé sa place que ce qu’il aurait pu espérer. Bien sûr, le Zurichois a pas mal joué et a d’abord été fiable au sein d’un effectif qui a dû prendre le temps de se construire et s’harmoniser. Mais si Forest a sauvé sa place en Premier League sur la fin de saison, cela s’est fait à partir du moment où le Zurichois s’est assis sur le banc. Il n’a ainsi participé à aucune minute des six derniers matches (dernière apparition le 22 avril) et n’a pas trouvé le niveau qu’on lui espérait.