Bien-être animalPeut-on traire une chèvre 1200 jours d’affilée?
Au Conseil national, l’heure des questions réserve parfois des surprises sur les intérêts des parlementaires. La traite intensive des chèvres en fait partie.
- par
- Eric Felley
D’après le conseiller national écologiste Félix Wettstein (V/SO), ce serait une pratique courante chez les éleveurs français. Certaines exploitations vont jusqu’à traire une chèvre «1200 jours d’affilée».
Selon lui, cette façon d’augmenter la productivité laitière a été introduite en Allemagne et commencerait à se pratiquer aussi en Suisse. «Comme les chèvres sont en chaleur de manière saisonnière, il faut les traire sur la durée pour supprimer l’influence des saisons». «Est-ce conforme à la loi sur la protection des animaux?» a-t-il demandé lundi à l’heure des questions au Conseil national.
Production compatible
Le Département de l’économie lui a répondu par l’affirmative: «La pratique d’une production laitière plus longue de la chèvre est compatible avec les réglementations sur la protection des animaux. Néanmoins, il est rare en Suisse que des chèvres soient traites plus de 700 jours».
Par contre, il n’est pas question de supprimer l’influence des saisons: «Cela serait contraire à la législation sur la protection des animaux, qui exige que les animaux attachés soient autorisés à sortir aussi bien pendant la période de végétation que pendant la période d’alimentation hivernale. De plus, un éclairage à la lumière du jour est requis pour les pièces dans lesquelles les animaux passent la majeure partie de leur temps».