IndeLa Cour suprême lui refuse le divorce 27 ans après
Nirmal Singh Panesar, 89 ans, avait demandé le divorce en 1996. Mais la justice indienne a estimé que le lui accorder serait une injustice pour l’épouse, âgée de 82 ans.
La Cour suprême indienne a refusé jeudi à un octogénaire le droit de divorcer, tranchant l’affaire 27 ans après la demande initiale de dissolution de son mariage vieux de 60 ans. Nirmal Singh Panesar, 89 ans, et son épouse Paramjit Kaur Panesar, 82 ans, s’étaient mariés en 1963.
En 1984, la femme du requérant avait refusé de déménager dans la ville de Madras, dans le sud du pays, où l’armée de l’air indienne avait affecté son mari. Selon les documents déposés auprès de la justice indienne, le mari aspirant à reprendre sa liberté avait indiqué que la relation conjugale s’était irrémédiablement terminée cette année-là.
Nirmal Singh Panesar Panesar n’avait demandé le divorce qu’en 1996, invoquant la cruauté et l’abandon. Un tribunal de district le lui avait accordé en 2000, mais il fut annulé cette même année, après un appel interjeté par son épouse. En Inde, les personnes souhaitant le divorce doivent obtenir l’aval des tribunaux, qui ne l’accordent généralement que sur présentation de preuves de cruauté, de violences ou encore d’exigences financières excessives.
Le tribunal a reconnu que l’union était «irrécupérable»
La Cour suprême aura mis plus de deux décennies à refuser le divorce, tout en reconnaissant que l’union du couple, qui a trois enfants, était «irrécupérable». «L’institution du mariage est toujours considérée, dans la société indienne, comme un lien affectif, pieux, spirituel et inestimable entre le mari et la femme», a souligné la Cour, dans son arrêt publié jeudi.
Selon le jugement, accorder la dissolution de ce mariage serait une «injustice» pour l’épouse qui a argué qu’elle ne voulait pas mourir avec le «stigmate» d’une divorcée. Elle a également fait valoir qu’elle n’avait jamais rompu le «lien sacré» du mariage, se disant encore prête à s’occuper de son vieux mari. Le divorce reste tabou dans la majeure partie de l’Inde où seul un mariage sur 100 se termine par une dissolution.
Le système de justice indien souffre d’un engorgement chronique au point que certaines affaires mettent des dizaines d’années à trouver une résolution définitive. Selon le gouvernement, environ 43,2 millions d’affaires étaient en attente dans les tribunaux du pays l’an dernier.