EurovisionLa favorite, la diva, le chouchou, le couac, ce qu’il faut savoir avant la finale
On connaîtra ce samedi soir, à Liverpool, qui succédera à l’Ukraine comme grand gagnant du concours de la chanson. Notre pense-bête avant d’enclencher le téléviseur.
- par
- Laurent Flückiger Liverpool
L’Eurovision, c’est ringard et ça n’intéresse personne? Dites ça aux 161 millions de téléspectateurs qui l’ont suivi l’an dernier. Le concours européen de la chanson fait battre le cœur de la ville de Liverpool depuis une semaine. Non loin de la M&S Bank Arena où se déroulent les compétitions, des milliers de fans colorés se pressent à l’EuroVillage pour écouter des candidats des années précédentes. Quand ils ne vont pas dans un des nombreux bars où sont retransmises les émissions.
Voici les principales infos à connaître avant de rejoindre la grande famille de l’Eurovision, samedi. Une soirée à suivre dès 21 h sur RTS Un, avec Jean-Marc Richard, Nicolas Tanner et Forma.
La favorite
En 2012 à Bakou en Azerbaïdjan, Loreen remporte le Concours Eurovision de la chanson 2012 pour la Suède avec «Euphoria». Largement. Elle bat alors le record du nombre de 12 points (18 fois). Onze ans plus tard, à bientôt 40 ans, elle revient avec «Tattoo». Et tout porte à croire qu’elle va remettre ça. Les pronostics lui donnent une chance sur deux de l’emporter samedi. L’Eurovision retournerait ainsi en Suède en 2024, cinquante ans après la victoire d’ABBA. Ce qui fait déjà rêver les fans.
Tout n’est pourtant pas parfait chez Loreen. En témoigne sa mise en scène – réduite à Liverpool par rapport à sa version originale –, où elle semble être mise à chauffer comme un poêlon à raclette…
Le chouchou
Avec «Cha Cha Cha», la Finlande est la sensation de cet Eurovision. Käärijä, portant un boléro vert sur son torse nu, livre une prestation déjantée qui a déjà rendu dingue le public de la demi-finale et celui de l’EuroVillage à Liverpool. «La Finlande est un pays qui aime la fête, le heavy metal et la pop – cette chanson rassemble tout ça», résume le chanteur.
Pour se préparer à son passage samedi, voici un extrait du refrain: «Pidän kaksin käsin kiinni juomista niinku / Cha cha cha cha cha cha cha, ei / En mieti huomista ku tartun tuopista niinku / Cha cha cha cha cha cha cha, ei.» Plus ou moins traduisible par: «J’aime garder mes deux mains sur le verre, comme si c’était un Cha cha cha cha cha cha cha, non / Je ne pense pas au lendemain quand je prends une pinte comme ça / Cha cha cha cha cha cha, non.»
Le melon
Pour la représenter, la France a désigné la Québécoise La Zarra. Un bon choix puisque sa chanson «Évidemment» fait partie des favoris. Mais, chez nos voisins, c’est amour/haine envers la native de Montréal. Son attitude de «diva» lui est reprochée depuis qu’elle a annulé, par deux fois et à la dernière minute, sa présence à une soirée Eurovision à Amsterdam, le 15 avril, prétextant des problèmes de santé. L’après-midi de ce faux bond elle avait dénoncé le manque de propreté de sa chambre d’hôtel sur les réseaux sociaux. Une hygiène indigne «quand tu as une voix aussi merveilleuse que la mienne», avait-elle partagé dans une vidéo.
Depuis, le «melon» de La Zarra est commenté et repris, comme dans cette chronique de l’humoriste Pablo Mira dans «Quotidien»: «Les incendies en ce moment au Canada sont tellement importants qu’ils sont visibles depuis l’espace. Une situation inédite puisqu’en temps normal la seule chose canadienne visible depuis l’espace, c’est l’ego de La Zarra.»
Samedi lors de la finale, la candidate française fera son apparition sur scène telle «une tour Eiffel humaine». Rien que ça.
Liverpool en jaune et bleu
En 2022, la victoire est revenue à l’Ukraine – sa troisième après 2004 et 2016 – représentée par Kalush Orchestra. Le pays ayant dû renoncer à organiser l’événement à cause de l’invasion russe, c’est le deuxième du classement, qui héberge le concours, à Liverpool, en 2023. Restaurants, commerces, rues, la capitale du Merseyside s’est parée de jaune et de bleu, les couleurs du drapeau ukrainien. Le partenariat entre l’Ukraine, le Royaume-Uni et Liverpool est traduit par le slogan «United By Music» et par un ingénieux graphisme: le UK (United Kingdom, soit Royaume-Uni) d’UKRAINE étant écrit en blanc.
Samedi, la finale prévoit un hommage appuyé à l’Ukraine, avec la présence de onze artistes ukrainiens sur scène, dont Kalush Orchestra. Julia Sanina, figure de proue du groupe de rock ukrainien The HARDKISS, présentera la soirée aux côtés des deux Anglaises Hanna Waddingham, Alesha Dixon et de l’Irlandais Graham Norton.
Le couac
C’est malheureusement ce pauvre Charles III qui est l’auteur du couac. Fin avril, le roi d’Angleterre a été invité, ainsi que la reine Camilla, à dévoiler la scène de l’Eurovision. Le couple était chargé d’appuyer sur un gros bouton rose pour allumer toutes les lumières. Et ça ne s’est pas passé comme prévu. Camilla a déployé toute sa main, Charles un doigt, qui a… ripé. Et paf! Il a pressé à côté. La séquence a fait rire, jusque sur la TV nationale où la coanimatrice de «BBC Breakfast» a commenté: «Il doit compter sur sa femme pour bien faire les choses.»
Le talent caché
Les organisateurs de l’Eurovision ont demandé à La Zarra quel était son talent caché. La candidate française a dévoilé qu’elle savait chanter «Évidemment» en bougeant ses seins. On ignore encore si cela lui apportera des points, samedi.
L’objectif de la Suisse
La Suisse et Remo Forrer ont déjà atteint leur principal objectif, à savoir se qualifier pour la finale. Le Saint-Gallois de 21 ans est à présent détendu pour aborder le concours de samedi et compte avant tout profiter de l’événement. Ce qui ne l’empêche pas de viser un top 10, ce qui serait le troisième sur les quatre dernières éditions. D’ailleurs, la Suisse passe en troisième position, ce soir.
Les 26 candidats de la finale: