Coupe du monde féminine 2023Thaïs Hurni va vibrer pour la Suisse depuis Saint-Étienne
L’ex-Servettienne, qui vient de signer avec le club de Geoffroy Guichard, sera à fond avec cette équipe nationale qu’elle aurait pu rejoindre avec une bonne saison à Genève.
- par
- Christian Maillard
Elle aurait bien voulu, naturellement, être du voyage pour la Nouvelle-Zélande et disputer elle aussi cette Coupe du monde féminine. Mais après une saison compliquée avec Servette Chênois Féminin, où elle a peu été alignée, Thaïs Hurni s’est vite fait une raison. Qu’elle resterait cet été à la maison. Ce n’est toutefois pas à Genève que la défenseuse va suivre ce huitième de finale, ce samedi (07h00) entre le Suisse et l’Espagne. Mais en France, où elle vient de signer un contrat avec l’AS Saint-Étienne, néo-promu en D1 Arkema. Une belle expérience qui s’annonce pour la Vaudoise. De quoi oublier plus facilement ce crève-cœur.
Thaïs Hurni, pouvez-vous nous parler tout d’abord de ce transfert à Geoffroy Guichard. C’est votre première expérience à l’étranger, une sacrée expérience pour vous…
Jusqu’à maintenant, jouer à l’étranger pour moi c’était juste de passer le röstigraben! (elle rit) Alors oui, c’est une première. Cela dit, même si notre culture n’est pas vraiment identique que chez nos voisins, par chance il y a la langue qui reste la même. Ce qui m’a permis de bien m’intégrer dans l’équipe et c’est cool.
Est-ce qu’on vous chambre déjà avec votre accent suisse?
Je crois que mes coéquipières ont trouvé deux à trois petits trucs pour se payer de ma tête, mais c’est de bonne guerre!
Était-ce malgré tout une surprise pour vous d’être engagée par l’AS Saint-Étienne alors que vous aviez peu joué la saison dernière?
Disons que j’ai réussi à me maintenir en forme et rester performante. Même si je n’ai pas trop eu l’occasion de le démontrer sur le terrain, j’étais supérieure physiquement à ce que j’étais par le passé. C’est tout de même appréciable de constater que même quand on ne joue pas, avec la volonté de toujours vouloir devenir meilleure et de ne jamais se contenter de ses acquis, c’est toujours possible de se faire repérer. Même après une saison compliquée.
Saint-Étienne vient d’être promu en D1 Arkema, c’est une bonne chose pour vous, non?
On va jouer le maintien mais pas comme une équipe qui est dans le bas de classement depuis des années. Je rejoins une formation qui est sur une bonne dynamique avec une promotion et qui n’a pas perdu un match la saison dernière. C’est un groupe sain qui se trouve sur une bonne lancée mais on ne va pas se mentir: cela va être une saison plus compliquée en affrontant des équipes comme Lyon ou le PSG. Mais ça sera d’autant plus beau.
Et vous retrouvez déjà Servette en face de vous en match de préparation ce samedi à 18 heures. Avec quel sentiment?
J’aurais bien voulu qu’on joue un peu plus tard dans la saison mais moi ça me fait tout de même plaisir de revoir mes anciennes coéquipières et de s’affronter sur le terrain. Il n’y a rien de plus beau.
Et le matin, il y aura eu Suisse – Espagne. Allez-vous vous réveiller pour ce huitième de finale?
Mais c’est clair qu’on va se lever pour ce match!
Même s’il y a eu forcément une petite déception de ne pas avoir été sélectionnée?
Comme tout athlète qui ne peut pas participer à une si grande compétition, en plus à l’autre bout du monde, pour découvrir une autre culture et affronter les meilleures nations de la planète, tout athlète rêvait de ça, c’est sûr. Après, je garde aussi les pieds sur terre. Même si mon 2e tour était supérieur au premier, j’ai vécu une saison compliquée. Et quand tu ne peux pas te montrer en club et performer, qu’il y a en plus un changement de sélectionneur au milieu, c’était difficile. C’est pour cela que je ne pouvais pas prétendre à une place. La déception est là, c’est certain, mais de l’autre de ne pas avoir été du voyage c’était juste normal.
Maintenant avec une Gaëlle Thalmann qui n’encaisse pas de but, la Suisse va éliminer l’Espagne aux tirs au but, non?
Moi je vois un but à la 89e après une magnifique frappe de Géraldine Reuteler qui nous emmène en quart. Plus sérieusement on va au-devant d’un match très difficile et les filles le savent aussi. Cela dit, elles sont sur une très bonne dynamique, solidaires comme rarement elles l’ont été depuis bien longtemps. Comme on a pu le constater face à la Nouvelle-Zélande avec des sprints au bout des 90 minutes, elles sont prêtes physiquement, ce qui signifie qu’il a bien travaillé lors de la préparation.
Et puis l’Espagne reste quand même sur une claque contre le Japon (ndlr: 4-0)?
Ça peut aussi laisser des séquelles ou totalement les réveiller. Mais il faut surtout que la Suisse continue de surfer sur cette vague d’ondes positives qu’elles ont depuis le début de cette compétition.
Une compétition où il y a beaucoup de surprises, comme l‘élimination de l’Allemagne ou de l’Italie. Pourquoi pas la Suisse?
C’est fou, oui, de voir l’Allemagne éliminée. Alors oui, il faut y croire.