ZougLe président des Verts critique la «société du tout-jetable»
Le parti était réuni samedi à Zoug pour une assemblée des délégués. Il souhaite en finir avec les profits opaques en Suisse.
![Le président des Verts Balthasar Glättli Le président des Verts Balthasar Glättli](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/6e623db1-f0d1-460b-a626-90628c2ce203.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1374&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=9d19aa99a1a9e09e8bb8be10c034b454)
Le président des Verts Balthasar Glättli
Beat Mathys/ Tamedia AG«La guerre en Ukraine illustre douloureusement ce que montrent les conséquences de plus en plus dramatiques de la crise climatique depuis des années. Notre société du tout-jetable, qui croit en une croissance sans limites, attisée par le pétrole, n’a pas d’avenir», a critiqué le président des Verts Balthasar Glättli. Il s’exprimait lors de l’assemblée des délégués du parti à Zoug.
«Il n’y a pas de fin de l’histoire. Il n’y a que l’arrogance d’y croire. L’arrogance de celle ou de celui qui croît au marché, qui pense que la puissance invisible du marché libre dirige tout», a ajouté le président dans son discours. «Même notre Conseil fédéral opère selon cette idéologie: appliquer le plus possible les vieilles recettes. Surtout ne pas s’immiscer dans le marché», a-t-il dénoncé.
Ueli Maurer critiqué
Et de s’en prendre au grand argentier Ueli Maurer accusé de «montrer l’exemple»: «fermer les yeux, se boucher les oreilles. et parfois également le nez, lorsqu’il s’agit de l’argent des oligarques», en critiquant la Suisse comme paradis fiscal ou plaque tournante des matières premières.
À 13 mois des élections fédérales, Balthasar Glättli a relevé que les Verts «œuvraient pour une Suisse responsable, plus stable, sans carbone, pour une Suisse qui ne veut plus faire de profit dans les coulisses de l’histoire». Et de préciser: «Je veux bien être idéologue, lorsque cela signifie défendre des valeurs: justice, solidarité, durabilité et valeurs vertes, lorsque cela signifie avoir des objectifs politiques verts».
Selon le président des Verts, «cela fait des années que les propositions du parti sont sur la table. Et elles auraient empêché la crise énergétique qui s’annonce», estime-t-il. «Elles auraient rendu la Suisse plus indépendante des autocrates comme Poutine. Et donc renforcé la démocratie et les droits humains.
Elles auraient veillé à ce que l’environnement et le climat soient mieux protégés – et nous auraient évité, en cette période de sécheresse et de canicule, de devoir penser jour après jour: «Ah, si la Suisse avait réagi plus tôt!»
Majorité bourgeoise accusée
Balthasar Glättli a également accusé la majorité bourgeoise de ne cesser de bloquer les étapes les plus ambitieuses de la transition écologique. «Et en vue des prochaines votations et élections, le grand capitalisme et le lobby paysan s’acoquinent contre le camp Vert et la gauche sous la devise “pesticides et subventions pour le milieu paysan, sous-enchère fiscale pour les multinationales”», a-t-il tonné. «Un misérable marché de dupes perdant-perdant» pour la nature, pour la santé et pour les contribuables lambda. Mais nous, les Verts, nous ne nous en laisserons pas conter», a-t-il prévenu.
Pour les Verts, il faut désormais investir à grande échelle dans les énergies renouvelables et stopper le gaspillage d’énergie. «Il faut rapidement et résolument faire reposer non seulement notre approvisionnement énergétique, mais également l’ensemble de l’économie et de la société sur une base plus juste et plus durable», a expliqué Balthasar Glättli.
Par ailleurs, les délégués Verts ont adopté deux résolutions «pour que la politique extérieure et commerciale de la Suisse soit axée sur les droits humains et non pas sur le profit aveugle du négoce des matières premières et les courbettes devant des potentats autoritaires, en sortant de l’ère du fossile».