Iran : Plus de 100 «émeutiers» inculpés, au moins 108 morts dans la répression

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IranPlus de 100 «émeutiers» inculpés, au moins 108 morts dans la répression

Plus de 100 personnes ont été inculpées en Iran, selon les autorités, sur fond de manifestations, après la mort de Mahsa Amini, alors qu'elle avait été arrêtée par la police des mœurs. 

Des protestations en Iran, le 19 septembre 2022, après la mort de Mahsa Amini.

Des protestations en Iran, le 19 septembre 2022, après la mort de Mahsa Amini. 

West Asia News Agency via REUTERS

L’Autorité judiciaire iranienne a annoncé «la mise en accusation de 60 personnes» à Téhéran et de 65 autres dans la province d’Hormozgan (Sud), arrêtées lors des «récentes émeutes», a indiqué Mizan Online, le site de la justice iranienne, sans préciser les chefs d’inculpation.

Un mouvement de contestation secoue l’Iran depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée trois jours après son arrestation, à Téhéran, par la police des mœurs, qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique pour les femmes, en particulier le port du voile. 

«Émeutes»

Depuis sa mort, des dizaines de personnes, principalement des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées lors de rassemblements qualifiés d’«émeutes» par les autorités, alors que des centaines d'autres ont été arrêtées dans plusieurs villes d’Iran.

«Étant donné que les émeutiers (inculpés) ont joué un rôle central dans la formation de rassemblements illégaux, l’incendie et l’attaque contre certains lieux publics et privés ont semé la terreur parmi la population, le procureur a rapidement enquêté sur leurs dossiers», a affirmé le chef de la justice d’Hormozgan, Mojtaba Ghahremani, cité par Mizan Online. 

Arrestations 

Le 25 septembre, les médias iraniens avaient annoncé l’arrestation de 88 manifestants à Hormozgan et près de 1200 autres dont 60 femmes dans le nord du pays. «Désormais, ceux qui attaquent la vie et les biens des gens, des policiers et des militaires et des installations urbaines ou encouragent et incitent les gens à l’émeute, seront traités de manière décisive», a affirmé Ali Salehi, le procureur de Téhéran, cité mercredi par Mizan Online.

Répression sanglante

La répression des manifestations a causé la mort d'au moins 108 personnes, a indiqué mercredi l'ONG Iran Human Rights (IHR). Les forces de sécurité iraniennes ont également tué au moins 93 autres personnes dans des heurts distincts à Zahedan, dans la province du Sistan-Baloutchistan (Sud-Est), a rapporté l'organisation. Dans ce cas-ci, les violences avaient été déclenchées lors de manifestations pour protester contre le viol présumé d’une jeune fille par un policier. 

Malgré des centaines d’arrestations et la répression meurtrière, le mouvement de contestation, le plus important depuis celui de 2019 contre la hausse du prix de l’essence, ne faiblit pas. Des organisations de défense des droits humains alertent sur la répression particulièrement sévère à Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan (Nord-Ouest), la région d’où était originaire Mahsa Amini.

Tirs de balles et de lacrymogènes lors de nouvelles manifestations

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(AFP)

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