BasketballEt si on commençait à prendre les Neuchâtelois au sérieux?
Semaine anglaise oblige pour la SB League, notre journaliste spécialisé revient sur les matches de mercredi, avant ceux du week-end.
- par
- Jérémy Santallo
Neuchâtel – Monthey 99-85
Quand on l’a eu au téléphone il y a dix jours après le probant succès contre Massagno, Killian Martin avait les pieds sur terre. Après tout, Union ne venait alors de remporter que sa première rencontre de la saison, après quatre défaites consécutives. Mais depuis, les Neuchâtelois ont enchaîné avec deux autres victoires, dont la dernière contre Monthey mercredi (99-85). Et il y avait franchement de quoi s’enthousiasmer pour les plus de 500 spectateurs présents à la Riveraine en milieu de semaine!
Avec 34 points lors du seul premier quart-temps, les joueurs de Mitar Trivunovic ont établi un record depuis le début de l’exercice. Surtout, ils ont fait tomber la foudre: 82% de réussie au tir dont 85% derrière l’arc sur les dix premières minutes! Tout simplement de la science-fiction. «Nous avons l’impression que nous sommes capables de battre n’importe qui», a affirmé le pivot Vigdon Memishi, dans «ArcInfo» jeudi. Et cette confiance semble rejaillir sur l’adresse neuchâteloise.
Porté par sa réussite à longue distance – Union est l’équipe la plus adroite de la ligue avec 39% grâce à Dalan Ancrum, Juan Esteban de la Fuente et Nate West –, le finaliste de la saison dernière est en train de faire mentir ceux qui l’avaient «enterré» après un début de saison manqué. À la Sporthalle de Birsfelden, les Neuchâtelois ont l’occasion d’enchaîner samedi. Contre Massagno, Boncourt ou Monthey, ils ont pris la bonne habitude de commencer les rencontres pied au plancher. Starwings est prévenu.
Neuchâtel – Monthey 99-85
De la Riveraine au Reposieux, le momentum est sensiblement différent. Après quatre succès d’affilée pour débuter la saison, les Valaisans en sont désormais à cinq revers de rang. Mercredi soir, les hommes de Patrick Pembele ont oublié de défendre. Et même si les systèmes offensifs de Mitar Trivunovic ont été exécutés à la perfection, encaisser 99 points relève presque de la faute professionnelle.
«On n’a pas été là en tant qu’équipe mais en tant qu’individualités, a noté très justement Thomas Salman, sur les réseaux sociaux de son club après la partie. On fait toujours les mêmes erreurs. Nous avons eu beaucoup de réussite en début de saison puis des blessures (ndlr: Fristschi et Eberle sont toujours absents). Là, on est dans un creux et c’est là qu’on va voir si on est une équipe et que l’on peut remonter la pente ensemble.»
On pensait que le retour au jeu de Jaizec Lottie allait redonner un élan victorieux aux Sangliers mais cela n’a pas eu l’effet escompté. Exemptés de championnat jusqu’au 11 décembre – ils joueront juste la Coupe de Suisse le 30 novembre à Villars –, les Valaisans vont avoir du temps pour peaufiner leur cohésion de groupe et faire en sorte que cela se traduise sur le parquet.
Nyon – Boncourt 75-83
Il suffisait de poser la question lundi du rendement de Maleye N’Doye en tant que troisième joueur étranger pour que le vétéran sénégalais de 42 ans ne sorte du bois: 15 points en 26 minutes avec quatre tirs derrière l’arc avant la mi-temps. Ce bon Maleye s’est rappelé à notre bon souvenir. «Il est arrivé très tard pendant la préparation. On savait que ça allait prendre du temps pour qu’il se mette en route», le défendait Jérôme Darbre il y a quelques jours. Il fallait donc croire le président.
Avec un N’Doye qui monte en régime, un Devante Brooks toujours aussi bon et un Joël Wolfisberg (13 points en 24 minutes) qui élève le niveau d’un groupe à lui tout seul lorsqu’il a confiance en lui, le BBC Nyon s’est un peu relancé dans la course aux quarts de finale de la SBL Cup contre Boncourt. Il faut également souligner que Colin Dougherty, l’habituel titulaire du poste d’arrière, a commencé sur le banc. Reste à savoir si c’était une histoire d’un soir ou un ajustement définitif du coach Stefan Ivanovic.
Du côté de Boncourt, belle surprise du début d’exercice, cela fait trois défaites de suite. Marqué à la culotte par le néo-nyonnais Eric Fongué puis Joël Wolfisberg, Florian Steinmann n’a pas eu son rendement habituel. Avec l’absence de Josh Brown (poignet) pour de longues semaines, les dirigeants doivent lui trouver un remplaçant et le plus vite sera le mieux pour la troupe d’Etienne Faye. Avec 16 ballons perdus, il a manqué quelqu’un qui joue le rôle de catalyseur au Rocher, mercredi. «À quel point c’est difficile de jouer sans Josh? Je ne peux pas songer aux mots que je veux utiliser, a réagi Martins Igbanu, pour le «Le Quotidien Jurassien». C’est très, très dur de jouer sans lui, il était le cœur de l’équipe.»
Swiss Central – Lions de Genève 85-95
Tiens tiens. Lundi, on avait écrit que l’issue était inéluctable entre James Karnik et le club du Pommier. Et le pivot canadien au genou douloureux n’était bizarrement pas en tenue lors du déplacement à Lucerne mercredi… Faut-il s’attendre à une annonce des Lions de Genève dans les prochaines heures?
En attendant, peut-être, un nouveau pivot étranger, les Genevois ont fait le job chez Swiss Central. Avec un bon passage de Bryan Colon (24 points) et Slobodan Miljanic (18), Alain Attallah et ses joueurs ont creusé l’écart juste avant la mi-temps. Les Lucernois sont revenus à trois unités en fin de troisième quart-temps mais Jeremiah Paige a converti un shoot primé avec la faute pour repousser définitivement les assauts adverses. Le Pommier aura l’occasion de découvrir Erik Thomas samedi pour le derby contre Nyon (18h).