Montagnes neuchâteloises - Le dernier ours de La Tchaux est mort

Le dernier ours brun est mort à 34 ans au Zoo du Bois du Petit-Château, une institution chaux-de-fonnière gratuite d’accès. Il y a 29 ans, Haydibay était arrivé à La Tchaux avec Leila, morte il y a six ans. Affectée par cette perte, l’institution «confirme renoncer à détenir cette espèce à l’avenir».

Né en Turquie d’une ourse sauvage, Haydibay a été capturé alors qu’il était âgé de quelques mois. «Il a échappé à un destin d’ours dansant grâce à l’intervention d’une Britannique, installée alors dans le pays, qui l’a récupéré enchaîné dans une arrière-cour», rapporte le directeur de l’institution chaux-de-fonnière, Xavier Huther. La Britannique gardera le jeune ours dans son jardin jusqu’à son transfert en Suisse.

Le couple d’ours bruns «Leila» et «Haydibay» est arrivé à La Chaux-de-Fonds en 1993, en provenance du Tierpark de Berne. «Leur venue crée un réel engouement populaire, encore accentué, moins d’une année après, par la naissance de trois oursons», rapporte Xavier Huther.

Perte de masse musculaire et diminution de la mobilité: ces derniers mois, Haydibay a montré des signes de vieillissement. Malgré une attention constante, l’ours a fait une attaque qui l’a fortement diminué le mois dernier. Les soins vétérinaires apportés n’ont pas permis un rétablissement suffisant. La décision de l’euthanasier a été prise à contrecœur.

Responsable du secteur zoologique, Yasmine Ponnampalam est attristée: «Il avait une personnalité très attachante et les soigneurs qui l’ont accompagné jusqu’à la fin sont fort affectés par son départ». Haydibay était dans sa 35e année. Dans la nature, l’espérance de vie d’un ours brun est de 22 ans.

Depuis 2005, la direction de Muzoo (fusion du Zoo du Bois du Petit-Château et du Musée d’histoire naturelle) considère que la configuration de l’enclos des ours était déjà dépassée déjà lors de sa construction. Bien que conforme à l'Ordonnance sur la protection des animaux, cet enclos ne permettait pas de répondre aux besoins des ours bruns.

Des solutions alternatives d’accueil ont été cherchées, sans succès. Dès lors, les équipes ont entrepris de nombreux travaux pour améliorer les conditions de détention des ours: construction d’une plateforme, agrandissement du bassin, construction de grottes d’hibernation…

Un entraînement médical quotidien et de nombreuses mesures d’enrichissements basées sur l’expertise d’une spécialiste canadienne de la détention des ours ont complété les améliorations apportées aux infrastructures. Las! «Ces aménagements étaient nécessaires mais ne permettent pas de répondre à l’ensemble de la problématique», conclut le Muzoo.