Tour de FranceÀ Lourdes, on a retrouvé le «miraculé» de Peyragudes
Fabio Jakobsen a été sauvé d’une élimination pour 16 secondes mercredi au sommet de la 17e étape. Le sprinter néerlandais a été porté par ses coéquipiers. Il s’attend à une nouvelle journée de galère.
- par
- Sylvain Bolt Lourdes
Au départ de la 18e étape de Lourdes, jeudi matin, un autre «miracle» était sur (quasi) toutes les lèvres. Celui de la bataille de Fabio Jakobsen, qui s’est arraché sur la terrible rampe finale de l’altiport de Peyragudes et ses 16%.
Le duel du sprinter néerlandais contre le cruel «hors délai» s’est déroulé 36 minutes après la victoire de Pogacar face à l’autre «monstre» Vingegaard. La belle histoire a été écrite par le rescapé d’un terrible accident en 2020, lorsqu’il avait été projeté dans les barrières en plein sprint. Le coureur de la Quick-Step avait été plongé dans un coma artificiel et avait eu le visage défiguré (130 points de suture).
Revenu au sommet, Jakobsen a remporté la 2e étape de ce Tour de France à Nyborg. Et un deuxième succès mercredi en réussissant à ne pas être éliminé pour seize petites secondes. Porté par ses coéquipiers, le speaker et une partie du public, le sprinter s’est écrasé contre une barrière. Jeudi matin, au départ de Lourdes, il s’attendait à une nouvelle journée de calvaire avec les deux cols hors catégorie au programme.
Fabio, qu’est-ce qui vous a donné l’énergie de terminer hier?
Les jambes et le mental.
Avez-vous pensé à une victoire sur les Champs-Élysées dimanche ?
Non, je n’avais pas la force de penser plus loin que la prochaine montée. Puis de l’arrivée qui se rapprochait. Et j’ai surtout espéré que je ne sois pas hors délai.
Vos coéquipiers vous ont encouragé sur la ligne, ça vous a touché?
Cela démontre l’ambiance au sein de notre équipe. J’ai reçu un énorme soutien, mes coéquipiers ont été incroyables. Ils savent que je donne toujours mon 100%, ils ont vu que je me suis battu aussi pour eux. Et ils savent que je vais lutter à nouveau ce jeudi.
Sur une échelle de un à dix, quel est votre niveau de fatigue en franchissant la ligne à Peyragudes?
Je dirais 9,2.
Et comment avez-vous récupéré?
Il faut manger, boire et dormir. Et espérer que le corps retrouve son énergie. Et d’avoir assez de puissance le matin pour recommencer.
Ce Tour de France n’a pas laissé beaucoup d’occasions aux sprinters de s’exprimer…
C’est la vie d’un sprinter, j’ai choisi le cyclisme aussi pour ce genre de moments. Je m’entraîne dur pour ça. Même s’il n’y a pas eu beaucoup de sprints sur ce Tour de France, il faut saisir chaque opportunité. Je remercie toutes les personnes qui m’ont soutenu. Aussi pour revenir de mon terrible accident en 2020.