ItalieLe glissement de terrain à Ischia a fait huit morts, selon un nouveau décompte
Quatre personnes sont encore portées disparues, 48 heures après la coulée de boue qui a ravagé une partie de la petite île italienne dans la baie de Naples.
Le glissement de terrain provoqué samedi par de fortes pluies sur la petite île italienne d’Ischia a fait huit morts, selon un nouveau décompte publié lundi par les autorités. Le précédent bilan faisait état de 7 morts. Quatre personnes sont en outre encore portées disparues, selon la préfecture de Naples (sud) dont dépend Casamicciola Terme, une station thermale de 8000 habitants sur cette île située dans la baie de Naples.
Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence pour Ischia, un statut qui prévoit une procédure accélérée pour mobiliser des fonds et des moyens, dont ceux de la protection civile, pour des interventions urgentes ou la mise en place de structures d’accueil. Plus de 650 secouristes ont été acheminés sur l’île pour participer aux opérations de recherche et de secours aux rescapés. La coulée a fait également cinq blessés et mis à la rue 230 habitants de l’île après avoir ravagé une trentaine d’habitations.
Risques encore présents
Le désastre a été provoqué par la conjonction de plusieurs facteurs: le déboisement, le développement immobilier à outrance, ainsi que le manque d’entretien et de prévention. Selon un géologue cité lundi par le «Corriere della Sera», la situation reste dangereuse: «Une bonne partie du versant nord de l’île et en particulier Casamicciola terme, après l’éboulement d’il y a deux jours, sont encore à risque», a mis en garde Aniello Di Iorio à l’issue d’une inspection sur place.
Le quotidien cite également l’ancien maire de Casamicciola, Giuseppe Conte, qui affirme avoir alerté plusieurs administrations sur le risque de glissement de terrain quatre jours avant la tragédie. «J’avais écrit au préfet de Naples, à la protection civile de Naples (…) Personne ne m’a répondu», a-t-il déploré.
L’ancien maire a donné l’alerte, mais il n’a pas été entendu
Le président du Conseil national de l’ordre des architectes Francesco Miceli a pour sa part dénoncé «une tragédie annoncée». «Il ne s’agit pas d’un cas isolé, les zones à risque sont nombreuses et concernent de nombreuses régions de notre pays, dit-il. C’est pour cela qu’il faut rapidement définir des stratégies de contrôle du territoire plus incisives, des programmes concrets d’intervention et débloquer les ressources adéquates.»
L’ex-chancelière allemande Angela Merkel, une habituée de l’île où elle a effectué plusieurs séjours, a publié un communiqué cité par les médias italiens dans lequel elle écrit: «Je connais bien l’île et j’y suis attachée, tout comme à ses habitants. Avec eux, je pleure les victimes».