Vaud: Harcèlement au Grand Conseil, des accusations plus précises

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VaudHarcèlement au Grand Conseil, des accusations plus précises

Après la séance perturbée de mardi, trois femmes déplorent l’attitude sexiste du député du PLR. Celui-ci nie ces allégations.

Eric Felley
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Mardi après-midi, une bonne partie des députés de droite ont quitté la salle après qu’Élodie Lopez a refusé de présenter des excuses à leur collègue Jean-Luc Bezençon.

Mardi après-midi, une bonne partie des députés de droite ont quitté la salle après qu’Élodie Lopez a refusé de présenter des excuses à leur collègue Jean-Luc Bezençon.

Grand Conseil Vaud

Lors de sa traditionnelle séance du mardi, le Grand Conseil vaudois a été le théâtre d’un affrontement entre Élodie Lopez, représentante d’Ensemble à Gauche-POP, et Jean-Luc Bezençon, député PLR. Lors d’un débat sur les frais d’avocat pour les zadistes du Mormont, ce dernier a fait une allusion à une autre députée, Mathilde Marendaz, visée par une plainte des policiers vaudois après avoir tagué une affiche avec l’acronyme «ACAB».

Élodie Lopez a interpellé Jean-Luc Bezençon en lui lançant: «J’espère que vous prendrez connaissance de la directive émanant du Bureau du Grand Conseil, qui a été publiée aujourd’hui concernant le harcèlement sexuel, parce que j’estime que quand on se permet de faire des leçons de morale aux autres ou des attaques, eh bien on a tout intérêt à être irréprochable». Le député PLR a exigé des excuses, qu’il n’a pas obtenues et s’est réservé le droit de déposer une plainte contre elle pour diffamation.

«Un mec de droite…»

Mais en quoi Jean-Luc Bezençon ne serait-il pas «irréprochable»? Dans le quotidien «24 Heures», Élodie Lopez évoque une rencontre avec le député PLR à la buvette du Grand Conseil: «M. Bezençon m’a invectivée une fois avec des propos pas corrects et je l’ai signalé à la présidente du Grand Conseil. Je traversais la buvette et je l’ai entendu dire: «Celle-là, elle a pas encore les yeux ouverts». Je lui ai demandé de quoi il parlait et il m’a demandé si je fréquentais quelqu’un, si j’étais mariée. Puis il a dit que je devrais «rencontrer un vrai mec», que je devrais «me faire dresser par un mec de droite».

Harcèlement paternaliste

Dans le même quotidien, une députée de gauche raconte que «Jean-Luc Bezençon m’a plusieurs fois appelée «petit chat» ou «chaton», cet automne (…) Je ne l’ai pas signalé au Bureau du Grand Conseil. Pour moi c’est plus du harcèlement paternaliste et je ne m’étonne plus de ces propos dans ce genre de milieu. J’ai déjà dit à M. Bezençon que je ne voulais pas qu’il me parle de manière aussi méprisante.»

Une troisième raconte que l’automne dernier, Jean-Luc Bezençon s’est approché d’elle à la buvette lui disant: «Si j’avais ton âge, j’aurais bien…» sans finir sa phrase. Je lui ai demandé quel âge il avait. Il m’a dit son âge. Je lui ai dit qu’il avait l’âge d’être mon père. Il m’a répondu: «Alors ce n’est pas possible?».

Le principal intéressé conteste ces allégations sur toute la ligne: «Je suis choqué et abasourdi, souligne-t-il. Je n’ai jamais tenu ces propos. Je nie tout en bloc».

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