France: Le consentement au centre du procès du «violeur de Tinder» à Paris

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FranceLe consentement au centre du procès du «violeur de Tinder» à Paris

Les accusatrices ont commencé à témoigner au procès du «violeur de Tinder» qui s’est ouvert lundi. Au centre de l’audience: la notion de consentement.

Image d’illustration.

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AFP

Elle ne l’a pas repoussé mais a pleuré «du début à la fin» : la notion de consentement que le président Emmanuel Macron veut inscrire dans le droit français était mardi au centre du procès du «violeur de Tinder» à Paris.  Les accusatrices ont commencé à témoigner au procès qui s’est ouvert lundi de Salim Berrada, 38 ans. 

Accusé de viol par 13 femmes et d’agression sexuelle par quatre autres, souvent rencontrées sur des sites de rencontre sur internet ce qui lui vaut d’être surnommé par la presse de «violeur de Tinder», il soutient que toutes ces relations étaient consenties.  Photographe, il leur proposait des séances photos à son studio – chez lui.

En 2014, Alice a 20 ans quand Salim Berrada la contacte sur un site de mannequins. Elle regarde son travail, aime ses photos, accepte le rendez-vous pour une séance photos lingerie. La jeune femme pose en sous-vêtements, sur le canapé. Elle entend le bruit de l’appareil photo qu’on pose.

«Pleurer du début à la fin, ça ne veut pas dire +non+ ?»

«Et en l’espace de quelques secondes, il était sur moi». Il lui tient fermement les poignets au-dessus de la tête, la viole, la déplace, continue. «Il faisait de drôles de bruits, des grognements, moi je tournais la tête et je pleurais».

Alice hésite longtemps à porter plainte, même quand elle entend parler d’autres victimes potentielles. «Je ne pensais pas être dans la même catégorie, parce que je me suis laissée faire».

«Certes, vous ne l’avez pas repoussé, certes vous avez laissé faire», lui dit le président Thierry Fusina mais «est-ce qu’il a pu se rendre compte que vous n’étiez pas consentante?» Elle acquiesce.  Son avocate, Me Sophie Rey-Gascon, insiste. «Pleurer du début à la fin, ça ne veut pas dire +non+ ?»

«Vrai ou faux?»

Lucie (prénom modifié) raconte à la barre une scène similaire. Elle posait sur le canapé pour la séance photos et n’avait pas vu Salim Berrada se déshabiller avant qu’il ne se jette sur elle. «Il pose ma main sur son sexe, dit +regarde quel effet tu me fais+», essaie de l’embrasser alors qu’elle tourne la tête.

Lorsque le magistrat reprenant point par point le récit de la jeune femme, qu’il ponctue de «vrai ou faux?», l’accuse répète «faux: il ne l’a pas plaquée, pas embrassée de force, ne lui a pas léché les seins, pas sauté dessus. «Elle peut réinterpréter, mal se souvenir», avance-t-il. 

La notion de consentement, qui a refait surface dans les années 2010 avec l’onde de choc #metoo, n’est pas mentionnée explicitement dans le Code pénal français et des voix s’élèvent depuis plusieurs mois pour revoir cette définition. Le président Macron a promis la semaine dernière de l’inscrire dans le droit français.  

(AFP)

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