Hockey sur glaceCe Fribourg-Gottéron a un petit air de Genève-Servette 2023
Comme les Aigles il y a un an, les Dragons visent leur premier titre national lors des play-off de National League 2024. D’autres similitudes existent.
- par
- Ruben Steiger
Pour la deuxième saison consécutive, la Suisse romande a placé deux de ses représentants sur le podium de National League. Après Genève-Servette (1er) et Bienne (2e) en 2023, c’est au tour de Fribourg-Gottéron (2e) et de Lausanne (3e) d’avoir joué les premiers rôles. Avec 102 unités récoltées en 52 journées, le bilan comptable des Dragons est même supérieur à celui des Aigles et des Seelandais l’an dernier (101).
Ce record de points légitime l’ambition de Fribourg, et le rêve de tout un canton, de soulever le trophée de champion de Suisse pour la première fois de son histoire. Le GSHC version 2023 avait vécu pareil cas de figure. D’autres points communs entre les deux rivaux existent.
La confiance accumulée peut renverser
tous les obstacles
Dès les premiers coups de patins de l’exercice 2023-2024, Gottéron s’est immédiatement placé dans le haut du classement grâce à un jeu à la fois plaisant et efficace. Preuve en est, les hommes de Chris Dubé ont bouclé le championnat avec la meilleure attaque (175 buts marqués) et le meilleur power-play (24,42% de réussite). Comme les Grenat douze mois auparavant.
La domination dans ces deux statistiques clés a permis aux Fribourgeois d’accumuler une confiance visible et qui se ressent avant d’aborder les séries éliminatoires. Grâce à celle-ci, ils sont capables de gagner des matches même dans des mauvais soirs. Une caractéristique qui pourrait s’avérer décisive en play-off.
L’esprit de revanche et le passif contre Lugano
Avant de réussir leur brillante saison, Fribourg-Gottéron et Genève-Servette avaient connu le même sort. À savoir une élimination frustrante en pré-playoff contre Lugano l’année précédente. Du côté des Vernets, cette sortie prématurée avait clairement été l’acte fondateur d’une épopée victorieuse conclue quelques mois plus tard, après avoir notamment pris une revanche savoureuse contre les Bianconeri en quarts de finale.
Les Dragons aussi vont entamer leurs play-off contre leur ex-bourreau. «L’esprit de revanche est présent, mais envers nous-mêmes, pas contre Lugano, raconte le capitaine Julien Sprunger. On a ruminé cet échec sportif durant tout l’été.» Il s’est ensuite transformé en source de motivation pour ne pas revivre pareille déconvenue.
Un duo de feu et des joueurs
qui savent gagner des titres
La comparaison peut-être poussée encore plus loin lorsqu’on se penche sur les joueurs-clés de chaque équipe. En 2023, le binôme Omark-Hartikainen avait guidé Genève vers les sommets. Fribourg s'appuie également sur un duo de feu avec Lucas Wallmark et Marcus Sörensen. Les deux Suédois s’entendent comme larron en foire et sont capables de sortir leur équipe de presque toutes les situations sur un coup de génie, ou de folie.
Les dirigeants de la BCF Arena ont bien compris que l’expérience avait un prix. Au cours des dernières années, elle a enrôlé, au fil des ans, des joueurs habitués à remporter des titres à l’image de Jacob De la Rose (champion du monde en 2018 et champion de Suède en 2022), Andreas Borgman (titré en Suède en 2017 et en AHL en 2018) ou Lucas Wallmark (vainqueur de la Ligue des champions en 2015).
Un vestiaire qui veut offrir
une sortie de rêve à l’un des leurs
Il y a parfois des motivations qui dépassent le cadre du sport. Offrir une sortie de rêve à l’un de ses coéquipiers entre dans cette catégorie. Après six ans dans la Cité de Calvin, le GSHC était animé par l’envie que Henrik Tömmernes retourne en Suède avec un titre dans les bagages. À Fribourg, cette situation prend de toutes autres dimensions.
Pas prolongé, Andrei Bykov (36 ans), l’enfant de Gottéron, a choisi de prendre sa retraite au terme de la saison. Le vestiaire est uni derrière un seul et même but: faire en sorte que le numéro 89 sorte par la grande porte. «Ça donne une raison supplémentaire de se battre et de vouloir gagner, confirme son coéquipier et ami de toujours Julien Sprunger. S’il finit sur un titre, l’histoire serait absolument exceptionnelle.»
L’optimisme est de mise chez les Dragons. «On a l’ambition d’aller jusqu’au bout», assure le capitaine. Il ne reste plus qu’à joindre la parole aux actes dès samedi (20h), à la BCF Arena, contre Lugano.