Covid en ItalieL’enquête contre l’ex-Premier ministre Giuseppe Conte classée
La justice cherchait à savoir si l’ancien chef d’Etat et son Exécutif avaient sous-estimé la diffusion du virus dans la région de Bergame, particulièrement touchée par la pandémie en 2020.
Giuseppe Conte avait été Premier ministre en Italie de 2018 à 2021.
AFPLa justice italienne a classé mercredi l’enquête visant l’ex-Premier ministre Giuseppe Conte et son ministre de la Santé de l’époque Roberto Speranza pour leur gestion de la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19.
«Tout ce qui était possible»
«Le Tribunal de Brescia vient de classer l’enquête qui me visait ainsi que Giuseppe Conte», a écrit sur son compte Facebook Roberto Speranza. «Personnellement, j’ai fait tout ce qui était possible pendant ces journées terribles pour défendre la santé des Italiens», a ajouté l’ex-ministre. Le Parquet de Bergame, ville lombarde du nord de l’Italie qui était l’un des principaux foyers de coronavirus à son arrivée en Europe, a rendu ses conclusions en mars après trois ans d’enquête.
Giuseppe Conte, Premier ministre de 2018 à 2021 et actuel président du Mouvement 5 Etoiles (parti populiste dans l’opposition), a été entendu dès juin 2020 par un magistrat sur la gestion de cette crise. La justice cherchait à savoir si Giuseppe Conte et son gouvernement avaient sous-estimé la diffusion du virus bien que les données à sa disposition montraient que la situation à Bergame et la région alentour empirait rapidement, et ce alors que les forces de l’ordre étaient déjà prêtes à isoler ces zones du reste du pays.
Archives: des camions remplis de corps
«Une gifle pour nous tous»
Les magistrats leur reprochent en particulier de ne pas avoir créé entre le 3 et le 9 mars 2020 une «zone rouge» comprenant deux communes de cette zone, Nembro et Alzano Lombardo, particulièrement touchées par le Covid-19. Le Parquet de Bergame a donc envoyé les résultats de son enquête à Brescia où un tribunal spécial, dit «tribunal des ministres» en charge de trancher dans les affaires impliquant des membres ou ex-membres du gouvernement, a décidé de classer l’enquête.
Contacté par l’AFP, le tribunal spécial n’a pas immédiatement répondu pour motiver sa décision. Cette décision du tribunal «représente une gifle pour nous tous», a réagi «Sereni e sempre uniti», une association regroupant les parents des victimes du Covid.