Neuchâtel: Il laisse une ado inanimée et part faire ses courses

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NeuchâtelIl laisse une ado inanimée et part faire ses courses

Le responsable de l’overdose d’une adolescente a été condamné, mais sa peine a été suspendue au profit d’un traitement thérapeutique.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Le drame s’est déroulé au Landeron, une commune neuchâteloise qui jouxte celle bernoise de La Neuveville, au bord du lac de Bienne.

Le drame s’est déroulé au Landeron, une commune neuchâteloise qui jouxte celle bernoise de La Neuveville, au bord du lac de Bienne.

lematin.ch/Vincent Donzé

C’est une terrible scène qu’on ne souhaite pas voir se répéter: il y a deux ans au Landeron (NE), un toxicomane a laissé une adolescente agoniser après lui avoir fourni de la méthadone, entre autres. Comme le rapporte le média «ArcInfo», l’individu a été condamné à sept ans et demi de prison par le Tribunal criminel du Littoral et du Val-de-Travers, une peine suspendue au profit d’un traitement en milieu fermé renouvelable de cinq ans en cinq ans, selon le risque de récidive.

Le coupable est un quadragénaire qui entretenait des relations intimes avec une fille qui n’avait même pas 15 ans. Tous deux consommaient de l’alcool et de la drogue. Toxicomane de longue date, le prévenu fournissait aussi de la méthadone à l’adolescente. Le jour du drame, ils ont pris des somnifères et se sont endormis.

Sans réaction

Par trois fois, selon «ArcInfo», le toxico s’est réveillé. Par trois fois, il a constaté que la jeune fille respirait très mal, mais il est resté sans réaction. La dernière fois, vers 11 h du matin, il lui a lancé un verre d’eau au visage pour tenter de la réveiller, sans succès.

Là, celui qu’un psy désigne comme un pédophile a délaissé son amie pour aller faire des courses avec sa mère, avec qui il vivait. À son retour, l’adolescente était morte.

Risque d’issue fatale

Les juges n’ont pas retenu le meurtre par dol éventuel, mais l’homicide par négligence et l’omission de prêter secours. Selon le tribunal. le prévenu devait être conscient qu’il existait un risque d’issue fatale, sans y penser comme première conséquence logique.

D’autres infractions lui ont été attribuées, comme de la pornographie et des actes sexuels avec des mineurs. «On ne peut pas vous qualifier de meurtrier au sens du Code pénal, mais vous êtes pleinement responsables de sa mort», a lancé le président du tribunal, cité par «ArcInfo». Le coupable devra également verser 50 000 francs de tort moral à la mère de l’adolescente.

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