Athlétisme - Avec Gianmarco Tamberi, les émotions sont garanties

Croiser quelques instants le sauteur italien Gianmarco Tamberi est largement suffisant pour vous redonner une pêche d’enfer. Le «co-champion olympique» - il a partagé à Tokyo la médaille d’or avec son grand pote, le Qatari Mutaz Barshim, après un concours complètement fou - n’est toujours pas redescendu de son nuage olympique.

Il gesticule et raconte tout ce qui a changé pour lui en Italie depuis cette soirée magique à Tokyo. Tout un spectacle. «Il y a deux mois, quand j’allais chercher quelque chose à manger pour ma copine et moi, ça prenait cinq minutes et j’étais de retour. Maintenant, ça prend deux heures. On m’arrête tout le temps pour prendre une photo. Je n’avais jamais mesuré les conséquences d’un tel succès. Vous savez, en Italie, on n’a pas beaucoup de champions olympiques en athlétisme...»

A Tokyo, les deux sauteurs en hauteur avaient marqué l’histoire olympique. À égalité parfaite, Barshim et Tamberi avaient deux possibilités: se départager en tentant une nouvelle barre, ou se partager l’or olympique. «Le juge est venu vers nous pour nous demander si l’on connaissait le règlement. Mutaz a demandé si l’on pouvait avoir les deux l’or. Ensuite, il m’a regardé dans les yeux, je l’ai regardé dans les yeux. On n’a pas eu besoin de parler. On a sauté de joie pour célébrer notre titre commun. Il n’y a pas de moment plus intense que de partager un tel moment avec un ami aussi cher.» Les images de la joie affichée par Tamberi avaient d’ailleurs fait le tour du monde.

Mercredi soir sur la Place Centrale de Lausanne (1500 places), Gianmarco Tamberi se produira sans son pote Mutaz Barshim, qu’il était censé affronter sous le Grand-Pont. Barshim n’a en effet pas pu refuser une réception en son honneur provenant de l’émir du Qatar. «J’adore les City Events qui se déroulent hors stade, explique Tamberi. Les gens sont là exclusivement pour vous, pour vous voir sauter. Dans un stade, c’est très différent, car plusieurs autres compétitions ont lieu simultanément. J’ai hâte de sauter à Lausanne. Je suis quelqu’un qui a besoin de l’énergie du public. J’ai besoin de partager mes émotions.» On n’en doutait pas un seul instant.