RussieL’ONU dénonce le durcissement de la loi russe sur la «propagande LGBT»
Selon le Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, la nouvelle version du texte de 2013 sur les LGBT viole les normes internationales en matière de droits humains.
Le durcissement de la loi controversée réprimant la «propagande LGBT», voté jeudi en première lecture par les députés russes, est «profondément» préoccupant, a affirmé vendredi le nouveau Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme via sa porte-parole. Le texte viole aussi les normes internationales en matière de droits humains, a assuré Volker Türk.
La loi de 2013 punissant la «propagande LGBT» auprès des mineurs se voit renforcée par une interdiction du «déni des valeurs familiales» et de la «promotion des orientations sexuelles non traditionnelles» auprès des adultes également. Ces interdictions concernent «les médias, l’Internet, la littérature et le cinéma» ou encore la publicité. Le texte interdit aussi les «informations susceptibles d’induire le désir de changer de sexe» pour les enfants.
La première version de la loi était déjà discriminatoire
Le Haut-Commissaire Volker Türk, qui a commencé le 17 octobre son mandat, «est profondément préoccupé par ce dernier développement, qui enfreint (…) les normes et standards internationaux en matière de droits de l’homme», a déclaré sa porte-parole Ravina Shamdasani, lors d’un point de presse régulier à Genève.
La porte-parole a souligné que la loi de 2013 était déjà considérée par les experts en droits humains comme «discriminatoire», «violant le droit fondamental à la liberté d’expression, et conduisant à une augmentation des discours haineux, des crimes de haine et des abus, y compris contre les enfants».
Le durcissement de la loi adoptée en première lecture cette semaine par les députés «aggrave cette situation en élargissant le champ d’application de la loi à une interdiction générale de toutes les communications sur le sujet, y compris à destination des adultes», a indiqué Ravina Shamdasani.
Appel à rejeter la proposition
Deux lectures sont encore prévues, avant que la Chambre haute du Parlement, le Conseil de la Fédération, ne l’étudie et qu’elle ne puisse être soumise pour signature au président Vladimir Poutine.
«Le Haut-Commissaire appelle les législateurs (…) à rejeter cette proposition, à abroger la loi existante, et à prendre des mesures urgentes pour interdire et combattre activement la discrimination et la violence fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre», a indiqué sa porte-parole.
Volker Türk «note également que l’exclusion, la stigmatisation et la discrimination de tout groupe au sein d’une société sont corrosives, constituent une cause profonde de violence et ont un impact négatif sur la société dans son ensemble», a-t-elle ajouté.