Novak DjokovicSans filtre, Novak Djokovic révèle quelques-uns de ses secrets
Interviewé par la chaîne américaine «CBS», le Serbe s’est longuement épanché sur sa rivalité avec Nadal et Federer, sa force mentale, ou encore son rapport compliqué avec le public.
- par
- Lucien Willemin
Vainqueur de l’Open d’Australie, Roland-Garros et l’US Open, Novak Djokovic a porté son total de victoires en Grand Chelem à 24 cette année. Le Serbe a aussi remporté son 7e tournoi des Maîtres à Turin en fin de saison, dépassant le record de Roger Federer.
Dans un long entretien avec l’émission «60 Minutes» de la chaîne américaine CBS, le n°1 mondial est notamment revenu sur sa rivalité avec Roger Federer et Rafael Nadal.
Intimidé par Rafael Nadal à ses débuts
Le Serbe a notamment confié à quel point Nadal avait l’avantage psychologique, avant même le début de leurs premiers affrontements. «Dans le vestiaire de Roland-Garros, qui n’est pas très grand, nous essayions de nous donner de l’espace l’un à l’autre. Nadal faisait des sprints à côté de moi, il sautait avant d’entrer sur le court. Je pouvais même entendre la musique dans ses écouteurs. Ça m’énervait».
Interrogé sur sa finale mythique de Wimbledon 2019 remportée face à Federer, «Nole» a souligné l’importance des moments clés. «Les sets que j’ai gagnés dans ce match l’ont tous été dans des tie-breaks, 7-6, 7-6, 13-12. Et dans l’ensemble, Roger était bien meilleur que moi. Mais j’ai gagné le match. Cela montre que l’on peut toujours l’emporter si l’on choisit les moments du match où l’on est le plus performant».
Une force mentale «pas innée»
Le natif de Belgrade a également évoqué sa force mentale, qui semble parfois inébranlable. «Ce n’est pas inné. C’est quelque chose qui vient avec le travail. La différence entre les plus grands champions et ceux qui luttent pour atteindre le plus haut niveau, c’est la capacité à ne pas rester dans des émotions négatives trop longtemps. Pour moi, c’est relativement court. Dès que j’en fais l’expérience, j’en prends acte. Il se peut que j’explose, que je crie sur le terrain. Mais ensuite, je suis capable de rebondir et de me réinitialiser».
Djokovic a aussi révélé sa façon d’observer constamment ses adversaires durant les matches. «Même s’il n’y a pas de contact physique au tennis, il y a toujours beaucoup de contact visuel. Lorsque nous changeons de côté, lorsque nous sommes assis sur le banc, je le regarde en face ou sur le grand écran. Comment boit-il? Transpire-t-il plus que d’habitude? Comment respire-t-il?»
Un héros en Serbie
Poursuivi par des polémiques ces dernières années, le «Djoker» avait notamment été exclu du territoire australien en janvier 2022 après avoir refusé de se faire vacciner contre le Covid. «J’étais considéré comme le méchant du monde. J’avais déjà eu des courts de tennis entiers contre moi, mais je n’avais jamais vécu cette expérience auparavant».
Le Serbe a par contre atteint un statut de héros national dans son pays, au point même qu’il assure au journaliste américain lui posant la question qu’il n’a pas de quelconques aspirations politiques. «Je n’ai pas l’impression que c’est un monde dans lequel je pourrais m’épanouir. Mais je pense que ma popularité dans le pays et dans la région peut être utilisée pour d’autres choses utiles à la société».