L’ex PDG d’Abercrombie accusé de trafic sexuel

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Un documentaire de la BBC dévoile les manœuvres tortueuses de Mike Jeffries, ex-patron de la marque de vêtements.

Clotilde Loup
par
Clotilde Loup
Mike Jeffries, alors PDG de la marque de vêtements américaine Abercrombie & Fitch, sur les Champs-Élysées en octobre 2012.

Mike Jeffries, alors PDG de la marque de vêtements américaine Abercrombie & Fitch, sur les Champs-Élysées en octobre 2012.

AFP

Le lundi 2 octobre, la chaîne anglaise BBC dévoilait un documentaire accusant l’ex-PDG d’Abercrombie de trafic sexuel et d’agressions sexuelles. Il aura fallu deux ans d’enquêtes et de nombreux témoignages de plusieurs hommes pour accuser Mike Jeffries de les avoir exploités à des fins sexuelles aux États-Unis et ailleurs dans le monde.

L’ex-PDG et son partenaire britannique Matthew Smith sont également accusés d’avoir organisé des événements impliquant des actes sexuels, précise le «HuffPost».

Huit hommes ont témoigné avoir été visés par ce trafic entre 2009 et 2015, certains savaient que les événements organisés par les deux accusés incluaient des relations sexuelles, mais pas tous.

Promesse de contrat de mannequinat

Dans cette affaire, un intermédiaire James Jacobson s’occupait des recrutements et de l’organisation des événements. En plus du mensonge de la nature des soirées, les témoins ont avoué avoir été trompés avec une promesse d’obtenir un contrat de mannequin au sein de l’entreprise. Un homme, David Bradberry, âgé de 23 ans en 2010, raconte ce qu’il a subi: «James (Jacobson) m’a fait comprendre clairement qu’à moins que je le laisse me faire une fellation, je ne rencontrerais pas Abercrombie & Fitch ou Mike Jeffries».

Suite à l’entrevue, le jeune homme a reçu 500 dollars et a été convié à l’une des fameuses soirées de Mark Jeffries. Ils avaient discuté de ses ambitions de devenir mannequin, il confie aussi que l’ex-PDG lui a fait consommer de la drogue avant d’avoir des rapports sexuels avec lui.

Système bien rodé

La BBC révèle la complexité du système mis en place par l’ex PDG et son homologue britannique. Tout d’abord, les recruteurs trouvaient des hommes. Chacune des cibles recevait entre 500 et 1000 dollars. L’intermédiaire reconnu, James Jacobson, proposait des rapports sexuels pendant les soi-disant auditions. Il prenait des clichés des candidats pour les envoyer à Jeffries et Smith.

Ensuite, lors des soirées, chaque homme convié avait son propre «toiletteur» qui allait raser leurs parties intimes. Les candidats devaient signer des contrats de non-divulgations, aucun n’a réellement pris le temps de lire ces accords et aucune copie n’était possible. Des hommes «A&F» faisaient office de surveillants durant tout le long de l’événement et même lors des relations sexuelles. Ce sont ces mêmes hommes qui distribuaient l’argent aux invités.

La marque se dit «consternée et dégoûtée» après avoir pris connaissance de l’enquête de la BBC. Mais de leur côté Jeffries et Smith restent muets face aux accusations. Ils les ont même niées et «déclaré que les hommes avaient abordé ces événements ‘’les yeux grands ouverts’’.»

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