Hockey – Série de Noël (1/5): Julien Sprunger: du ski, l’Asie et le scooter de Jan Cadieux

Actualisé

Hockey – Série de Noël (1/5)Julien Sprunger: du ski, l’Asie et le scooter de Jan Cadieux

À l’occasion des fêtes de fin d’année, lematin.ch est allé à la rencontre des capitaines des cinq clubs romands de National League. Place à Julien Sprunger pour commencer cette série d’entretiens légers et décalés.

Chris Geiger
par
Chris Geiger
À 37 ans, Julien Sprunger rêve toujours de décrocher le titre national avec son club de toujours.

À 37 ans, Julien Sprunger rêve toujours de décrocher le titre national avec son club de toujours.

DR

L’entraînement matinal s’achève à la BCF Arena. Julien Sprunger (37 ans), dont le contrat avec les Dragons a été prolongé d’une saison le 9 décembre dernier, quitte la glace et regagne le vestiaire fribourgeois, sa deuxième maison depuis plus de vingt ans. C’est délaissé de son équipement et de ses patins, un shaker à la main et le sourire aux lèvres, qu’il nous rejoint dans la salle de presse de l’ancien Saint-Léonard. Durant une demi-heure, le capitaine de Gottéron se confie sur sa vie privée, ses goûts et ses souvenirs.

Quel vœu allez-vous faire pour la nouvelle année?

Maintenant que j’ai signé mon nouveau contrat et que j’ai atteint cette barre des 1000 matches, mon vœu le plus cher serait de pouvoir gagner le titre avant de me retirer du hockey professionnel.

Le championnat est actuellement en pause. Que faites-vous habituellement durant vos jours de congé?

Mon programme est généralement assez chargé entre les entraînements et les sollicitations médiatiques. Deux après-midi par semaine, je m’occupe de mes trois enfants car ma femme travaille. Je profite aussi de ces semaines sans match pour fixer l’un ou l’autre rendez-vous. Avoir congé le week-end est hyper rare, alors souvent je prévois un repas avec des amis le samedi soir.

Et pendant les vacances, quel est votre programme?

J’habite depuis trois ans à Estavayer-le-Lac. Je profite de cette région, surtout durant la période hors saison. Je vais au bord du lac, à la plage, avec les enfants et ma femme. On fait du paddle ou on boit un verre les pieds dans le sable. J’ai aussi commencé mon permis de bateau.

Quelle est votre destination rêvée?

Je suis parti il y a deux ans avec ma famille à Paros, en Grèce. On avait adoré cette destination. J’ai toujours eu ce rêve de partir faire le tour du monde durant six mois ou une année. Avec les enfants, il va falloir attendre un petit peu. Actuellement, j’aimerais découvrir l’Asie et des pays comme le Vietnam, le Cambodge ou le Laos.

Julien Sprunger avec sa femme Valentine et ses enfants Achille, Louis et Eve.

Julien Sprunger avec sa femme Valentine et ses enfants Achille, Louis et Eve.

Pascal Muller/freshfocus

Les fêtes de fin d’année sont souvent synonymes de quelques écarts au niveau de la nutrition. C’est aussi votre cas?

Comme on ne rejoue pas avant le 2 janvier, on peut se permettre de bien profiter de ces fêtes. On a une bonne semaine pour transpirer à l’entraînement et se remettre en forme. Attention, ça ne peut quand même pas être quatre ou cinq jours de gueuleton. Dans ma famille, on a vraiment cet amour de la table. Ce n’est pas dans l’excès, mais j’aime profiter avec de bons produits.

Quel a été votre menu à Noël?

On a toujours des traditions: on mange la fondue chinoise chez mon père, le coq au vin du côté de ma belle-famille. Ce qui est compliqué, c’est qu’on enchaîne généralement les repas le 24 décembre. À midi puis le soir (rires).

Plus globalement, quel est votre péché mignon?

J’aime le bon vin, autant le rouge que le blanc. À Noël, c’est l’occasion de sortir de bonnes bouteilles et de faire profiter tout le monde. Par exemple, j’ai reçu une jolie bouteille de la part de mes coéquipiers à l’occasion de mon 1000e match.

Avez-vous un restaurant de la région à recommander aux fans de Gottéron?

Il y a plein de bonnes tables à Fribourg. Je citerais le restaurant «Le Pérolles» de Pierrot Ayer. C’est lui qui s’était occupé de mon mariage. Mais je ne suis pas du genre à manger dans des restaurants gastronomiques tous les week-ends. Avec les joueurs de l’équipe, on va souvent au «Mondial». L’ambiance est plus jeune et il y a pas mal d’étudiants. Au début de ma carrière, les piliers de l’équipe comme Wirz, Gerber, Marquis ou Berger allaient boire une bière là-bas après les matches. J’ai découvert leur stamm et c’est resté un restaurant où on aime bien aller.

Si vous n’étiez pas hockeyeur, quel serait votre métier?

Je vais d’ailleurs bientôt devoir me trouver un autre métier (rires). Ça n’a jamais été mon rêve, mais je me suis rendu compte à travers ma carrière que je m’intéressais énormément à tout ce qui touchait au corps. Que ce soit la nutrition, la thérapie, l’ostéopathie ou la physiothérapie. J’ai beaucoup aimé découvrir comment fonctionnait mon corps, comment en prendre soin, etc.…

Quels sont vos centres d’intérêt?

Je passe beaucoup de temps en famille, avec mes enfants. J’aime le calme et la nature. Ça fait du bien comme on est beaucoup en mouvement le reste du temps.

Êtes-vous passionné par un autre sport?

Je me réjouis énormément de pouvoir partir une semaine à la montagne et skier lorsque je serai à la retraite. C’est un sport que j’ai toujours aimé et ça me manque beaucoup. Pour le moment, je dois me contenter du jardin des neiges pour apprendre à mes enfants à skier.

On a évoqué les contrats des hockeyeurs qui sont truffés d’interdiction. Au contraire, qu’aimez-vous le plus dans le hockey sur glace?

Surtout, j’adore pouvoir pratiquer ma passion au quotidien. J’adore être à la patinoire, avec les gars. On rigole tous les jours dans le vestiaire. L’ambiance me plaît énormément, tout comme le rythme. On a effectivement des contraintes liées aux matches, aux entraînements et à la saison, mais on a aussi beaucoup de temps à accorder à nos familles.

Vous évoquez la bonne ambiance. Quelle est votre meilleure anecdote?

Ça remonte à la saison 2012-2013. En milieu de championnat, Joel Kwiatkowski avait instauré un rituel dans le vestiaire avant chaque match. Il s’était inspiré du jeu de télévision «Family Feud» pour mettre en compétition deux joueurs. Au début, on venait devant le reste du groupe et on faisait simplement une petite danse ou un truc tout bête. Puis ça a commencé à prendre de l’ampleur. Les joueurs se sont mis à faire des sketchs, à venir déguisés dans le vestiaire. Le pire? C’est quand Jan Cadieux a débarqué avec un scooter dans le vestiaire (rires). Il avait déjà son équipement comme on faisait ça une vingtaine de minutes avant l’échauffement. C’était extraordinaire! Il y a aussi eu cette bataille de boules de neige dans le vestiaire à Davos. C’était une saison très spéciale: on était vraiment soudés et on avait atteint la finale des play-off!

Le 7 octobre dernier, Julien Sprunger a disputé son 1000e match dans l’élite lors d’un derby des Zähringen face à Berne.

Le 7 octobre dernier, Julien Sprunger a disputé son 1000e match dans l’élite lors d’un derby des Zähringen face à Berne.

Pascal Muller/freshfocus

Votre meilleur pote dans l’équipe?

Andrey Bykov.

Votre coéquipier le plus fort?

Roman Cervenka était très impressionnant au niveau du hockey pur. Le Marcus Sörensen de cette saison aussi. Je me souviens que Sandy Jeannin m’avait impressionné, surtout au niveau de son patinage et de son calme. Lorsque David Desharnais avait rejoint Fribourg lors du lock-out, il m’avait frappé par son intelligence de jeu et ses capacités techniques.

L’adversaire le plus fort?

J’ai vécu les deux lock-out. Joe Thornton et Rick Nash à Davos étaient incroyables, Dany Heatley à Berne aussi. Puis Patrick Kane et Tyler Seguin à Bienne m’avaient aussi marqué. Collectivement, les Zougois qui ont remporté le titre en 2021 et 2022 étaient de vraies machines. En équipe de Suisse, j’avais eu la chance d’affronter le Canada aux Jeux olympiques de 2010 à Vancouver. L’équipe était incroyable: je n’ai jamais vu une équipe aussi forte! Pourtant, on n’avait perdu qu’aux tirs au but.

Votre meilleur souvenir en carrière?

Au niveau sport pur, les JO de Vancouver étaient extraordinaires. C’était un accomplissement. Émotionnellement, il y a toutefois eu d’autres moments plus forts pour moi. Je pense évidemment à la finale de 2013, mais aussi à mon triplé qui avait permis d’éliminer Zurich en quarts de finale de ces mêmes play-off. Mon 1000e match a aussi été un moment très spécial.

Ton opinion