AsieLa Corée du Nord lance un missile balistique de longue portée présumé
L’armée sud-coréenne a annoncé ce mercredi avoir détecté un missile balistique de longue portée lancé par le voisin du nord Pyongyang.
La Corée du Nord a tiré un missile balistique présumé de longue portée, a annoncé mercredi l’armée de Séoul, quelques jours après que Pyongyang a menacé d’abattre les avions espions américains qui violeraient son espace aérien. «La Corée du Nord a tiré un missile balistique non identifié en mer de l’Est», a déclaré l’état-major interarmées sud-coréen, en employant le nom coréen de la mer du Japon.
L’armée sud-coréenne «a détecté ce que l’on présume être un missile balistique à longue portée tiré depuis la région de Pyongyang vers 10 h 00 (01 h 00 GMT) en direction de la mer de l’Est», a déclaré l’état-major interarmées sud-coréen, en employant le nom coréen de la mer du Japon. Tokyo a également confirmé ce lancement de mercredi, le ministre japonais de la Défense, Yasukazu Hamada, indiquant que la Corée du Nord a tiré «au moins un» missile balistique présumé vers l’est.
«Le ou les missiles balistiques sont toujours en vol à l’heure actuelle… à ce stade, nous estimons qu’ils tomberont en mer du Japon, en dehors de la zone économique exclusive du Japon, à environ 550 kilomètres à l’est de la péninsule coréenne, vers 11 h 13».
«Irréversible»
Les relations sont au plus bas entre les deux Corées. Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong Un, a qualifié d’»irréversible" le statut de puissance nucléaire de son pays l’an passé, et appelé à un développement accru d’armements, notamment d’armes nucléaires tactiques. En réponse, Séoul et Washington ont promis que Pyongyang s’exposerait à une riposte nucléaire et à la «fin» de son gouvernement actuel s’il décidait d’employer l’arme atomique contre eux.
Cette année, la Corée du Nord a conduit une série d’essais d’armements en dépit de sanctions, notamment en testant ses missiles balistiques intercontinentaux (ICBM)les plus puissants. Lundi, la Corée du Nord a menacé d’abattre les avions espions américains qui violeraient son espace aérien, et a condamné le projet de Washington de déployer un sous-marin lanceur d’engins près de la péninsule coréenne.
Selon un porte-parole du ministère nord-coréen de la Défense, les États-Unis ont «intensifié leurs activités d’espionnage au-delà du niveau de guerre», évoquant des avions espions américains qui ont réalisé en juillet plusieurs vols, qualifiés de «provocateurs», sur huit jours consécutifs. Un avion de reconnaissance, a précisé la même source, a aussi pénétré «à plusieurs reprises» dans l’espace aérien de la Corée du Nord, au-dessus de la mer du Japon.
La Corée du Sud renforce sa coopération avec les États-Unis
Dans un communiqué cité par l’agence de presse d’État KCNA, le porte-parole a mis en garde contre le risque d’«accident» qu’aurait pu entraîner ce type d’action, telle que la «chute de l’avion de reconnaissance stratégique de l’armée de l’air américaine» en mer du Japon.
L’influente sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, Kim Yo Jong, a déclaré qu’un avion espion américain avait violé l’espace aérien du pays à deux reprises lundi matin, selon un communiqué séparé. Kim Yo Jong a affirmé que Pyongyang ne répondrait pas directement aux activités de reconnaissance des États-Unis en dehors de la zone économique exclusive du pays, mais prendrait en revanche des «mesures décisives» si l’armée américaine franchissait sa ligne de démarcation militaire maritime.
Washington avait dit en avril qu’un de ses sous-marins balistiques à armement nucléaire se rendrait dans un port sud-coréen pour la première fois depuis des décennies, sans préciser la date exacte. En réponse aux essais d’armements nord-coréens, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a renforcé cette année la coopération avec Washington en matière de défense, en organisant des exercices militaires conjoints.
M. Yoon doit participer cette semaine à un sommet de l’Otan en Lituanie, avec notamment pour objectif de renforcer la coopération avec les membres de l’Alliance face aux menaces de la Corée du Nord. La Corée du Sud et les États-Unis doivent entamer en août leurs principales manœuvres militaires conjointes annuelles, appelées Ulchi Freedom Shield.La Corée du Nord perçoit ce type d’exercices comme des répétitions en vue d’une invasion de son territoire.